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Dancer Upstairs (c) D.R. SUNDANCE FESTIVAL

DANCER UPSTAIRS

de John Malkovich
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Dans un pays indéfini d'Amérique Latine, les évènements étranges se multiplient. Des cadavres de chiens sont accrochés aux réverbères, de hauts dignitaires sont assassinés, des attentats se produisent en série. Bref, la révolution gronde. Pour arrêter le processus, Agustin Rejas, ancien avocat devenu inspecteur de police, tente de capturer Ezechiel, le mystérieux chef de la guérilla. Son enquête le conduira bien plus loin dans son intimité qu'il ne l'avait pensé au départ.

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ATTENTION A LA MARCHE !

  Dancer Upstairs (c) D.R.

" La plupart des réalisateurs contemporains n'ont jamais écrit de romans ou mis en scène de pièces de théâtre ". Dans la bouche de John Malkovich, cette remarque n'a rien d'un compliment. C'est même plutôt une sévère critique. Selon lui, en négligeant l'art romanesque ou théâtral, " les cinéastes n'ont plus le savoir-faire nécessaire pour raconter une histoire ". Le point de vue est intéressant, bien que peu objectif. En effet, étant lui-même auteur de quelques livres et metteur en scène de plusieurs pièces, tenir de tels propos est une manière certes élégante, mais néanmoins fort peu modeste, de s'envoyer des fleurs.

A entendre ou à lire leurs déclarations dans les médias, il est clair que bon nombre d'artistes présentent un ego sur-développé. C'est regrettable, mais cet amour immodéré d'eux-mêmes les aide à transcender leur imagination. En étant très conciliant, il est donc possible de considérer les chevilles qui enflent et le melon qui grossit comme un mal utile. Mais lorsqu'un cinéaste se permet de donner des leçons de cinéma à ses collègues, comme l'a fait John Malkovich dans plusieurs de ses interviews de promotion, mieux vaut pour lui, par un simple souci de crédibilité, qu'il soit irréprochable dans le domaine où portent ses critiques.

Dancer Upstairs (c) D.R.

Malheureusement pour l'acteur so british, c'est loin d'être le cas. Dancer upstairs ne possède pas une histoire aussi bonne qu'il semble le croire, ni une manière de la mettre en scène aussi juste qu'il semble le supposer. Ou du moins qui justifierait son ambitieux positionnement, son statut auto-déclaré de conteur de référence. En effet, basée sur le roman homonyme de Nicholas Shakespeare, qui s'est d'ailleurs chargé lui-même de l'adaptation, le scénario accumule les invraisemblances.

La première fois que l'on aperçoit Rejas, le personnage principal du film, il n'est qu'un policier de seconde zone affecté à un poste de contrôle perdu des montagnes andines. Il y surveille avec un zèle tout relatif les rares véhicules s'aventurant sur cette route aussi fréquentée qu'une nationale creusoise. Mais un jour, se présente à la porte de sa bicoque de fonction un homme étrange, dont les papiers d'identité sont périmés. Accompagné de quatre indiens à la mine patibulaire, le voyageur barbu n'a l'air très net. Mais Rejas n'est pas du genre à se perdre en conjectures, il ne sait faire que son métier. Il prend donc une photo du mystérieux individu, établit sur le champ de nouveaux documents et les laisse s'en aller. Manque de chance : il vient d'accorder un sauf-conduit à celui qui deviendra cinq ans plus tard l'ennemi public numéro un.