Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Dancer Upstairs (c) D.R.


Exemple frappant de ce retour aux valeurs de l'entertainment : le personnage de Sucre. Interprété par Juan Diego Botto, ce policier au nom d'aliment ou de monnaie, c'est selon, est l'archétype du faire-valoir à insigne. Depuis Starsky et Hutch, il est devenu indispensable de créer des duos de flics. Et depuis Eddy Murphy, associer un coéquipier comique au héros sans peur et sans reproche paraît du plus haut génie scénaristique. John Malkovich suit cette mode et Sucre devient pour Rejas ce que Robin est à Batman : un mètre étalon soulignant par sa médiocrité (il est affligeant de bêtise grasse) la grandeur du personnage principal.

Le renoncement artistique du réalisateur face aux sirènes des producteurs se devine aussi, et surtout, par la langue utilisée. En effet, bien que le casting soit en grande majorité hispanophone, les comédiens s'expriment uniquement en anglais. Il y a bien un ou deux " Viva el Presidente Ezequiel " perdus dans la bouche de tel ou tel enfant kamikaze, et quelques conversations secondaires en quechua, un dialecte indien, mais c'est juste pour faire couleur locale. Dans les neuf dixième des dialogues, c'est la langue de Shakespeare qui se fait entendre. Au mépris de toute vraisemblance géographique, mais à Hollywood seul compte le confort du spectateur américain, qu'on dit volontiers allergique aux sous-titres bien que Le fabuleux destin d'Amélie Poulain et Tigre et dragon aient obtenu outre-atlantique un succès public non négligeable en dépit de cet handicap linguistique.

Les acteurs, de leurs côtés, ne font ni mieux, ni moins bien que le reste du film. Leurs prestations sont globalement moyennes, et même les têtes d'affiches Javier Bardem et Laura Morante sont en deçà de leur rendement habituel. En résumé, Dancer upstairs est un film mineur qui n'imprimera pas longtemps la rétine des spectateurs. Car à ne pas savoir de quoi il traite (est-ce ou non une decription de l'organisation péruvienne "Le Sentier Lumineux" ?), à ne plus connaître le but qu'il veut atteindre (y a-t-il oui ou non une réflexion qui sous-tend ce film ?), Dancer upstairs se perd dans l'insignifiance, et prouve que malgré ses vaniteuses déclarations, John Malkovich n'a pas, à l'heure actuelle, les moyens artistiques de se glisser dans les habits d’un professeur ès cinéma.




Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




Titre
 : Dancer Upstairs
Réalisateur : John Malkovich
Scénariste : Nicholas Shakespeare
D'après le roman de : Nicholas Shakespeare
Acteurs : Javier Bardem, Juan Diego Botto, Laura Morante, Alexandra Lencastre, Elvira Minguez, Oliver Cotton, Abel Folk, Wolframio Sinué
Compositeur : Alberto Iglesias
Directeur de la photographie : José Luis Alcaine
Monteur : Mario Battistel
Producteur délégué : Yousaf Bokhari
Producteur exécutif : Lianne Halfon, Russell Smith
Producteur : Andres Vicente Gomez, John Malkovich
Production : Lolafilms, Vía Digital
Distribution : UFD
Date de sortie : 01 Janvier 2003
Pays : Espagne, Amérique
Durée : 2h 15mn
Année : 2001