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The Safety of Objects (c) D.R. THE SAFETY OF OBJECTS
de Rose Troche
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : Dans une banlieue américaine typique, quatre familles se trouvent confrontées à l'ennui, à la déception et aux mariages ratés. Esther Gold, la mère désespérée de Paul, un jeune homme plongé dans le coma, s'éloigne inconsciemment de son mari et de sa fille Julie pour se lier d'amitié avec un des amis de son fils. Autour d'Esther gravite Jim Train, un avocat plus proche de son travail que de sa femme Susan, son fils Jake, amoureux de la poupée de sa sœur Tani, Annette Jennings, une ancienne petite amie de Paul en instance de divorce, et Helen Christianson, qui s'ennuie de son mari…

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SOUS-MAGNOLIA, SOUS-LANTANA, SOUS-FICTION…

  The Safety of Objects (c) D.R.

Le film choral est devenu un genre en soi. Il consiste à faire fonctionner plusieurs micro-intrigues autour d’un même événement. Depuis Short Cuts de Robert Altman en passant par les deux premiers Paul Thomas Anderson (les exquis Boogie Nights et Magnolia), autant dire qu’on commence à plutôt bien connaître cette forme qui permet finement d’en dire long sur la condition des personnages dans une fiction. Triste nouvelle : The safety of objects, dernier exercice du genre signée par Rose Troche, déjà responsable des Chambres et Couloirs, se révèle être en fait un mélo hypocrite qui emprunte malhonnêtement la forme du film choral pour empiler des banalités sur tout et principalement rien.

Le problème majeur avec ce film, par ailleurs très surestimé au dernier festival de Deauville où il a inexplicablement reçu deux récompenses déplacées, c’est l’opportunisme avec lequel il exploite un filon déjà vu. Cela a des conséquences néfastes sur les quelques idées intéressantes du film comme le générique de début qui peut être vu comme une originale façon de mettre en place une situation, un cadre et des personnages. De même que cette intrigante histoire d’amour entre un jeune garçon et la poupée de sa sœur qui aurait gagné à être plus approfondie.

The Safety of Objects (c) D.R.

Les thèmes (la perte du père, les problèmes familiaux, la société de consommation qui sert à combler le vide existentiel…) qui servent de fond à cette chronique plurielle ne sont pas neufs. En ce qui concerne la forme, il est par ailleurs impossible, à moins de ne pas l’avoir vu, de ne pas penser au très beau Lantana de Ray Lawrence qui traitait des mêmes sujets avec une finesse confondante. Mais le plus gênant dans tout ça ne vient pas d’un surplus de références. C’est juste qu’on a l’impression que la moindre scène est un moyen douteux pour un acteur de se mettre en valeur, à l’instar de Glenn Close et de la longue scène du concours (un jeu dans lequel il ne faut pas lâcher une voiture si on veut la remporter).