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Solaris (c) D.R. SOLARIS
de Steven Soderbergh
Par Florence POMMERY


SYNOPSIS : Dans un futur indéfini, Dr Chris Kelvin est chargé d’une mission. Il doit enquêter sur l’étrange comportement d’un petit groupe de scientifiques qui, à bord de la station spatiale Prométhée, ont coupé tout contact avec la Terre. Répondant à l’appel de détresse lancé par son ami Giberian, Chris Klein décide de se rendre sur ledit Promethée. Conscient que de son avis dépendra le sort de la station orbitale, il est d’autant plus choqué par ce qu’il y découvre en arrivant : Gibarian s’est suicidé et les deux autres scientifiques présentent des signes aigus de stress et de paranoia, apparemment liés à leur exploration de la planète Solaris. A son tour, Kelvin succombe aux mystères de cet univers si particulier. Etrangement, Solaris va lui offrir une seconde chance en amour : la possibilité de changer le cours d’une relation qui lui a laissé un terrible sentiment de culpabilité et de remords. Mais peut-il vraiment revivre et changer le passé ? N’est-il pas condamné à répéter les mêmes erreurs ?

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SOLARIS 2003, UN VOYAGE INTERIEUR AUX CONFINS DE LA MEMOIRE

  Solaris (c) D.R.

Dans cette nouvelle version de l’adaptation du roman de Stanislas Lem, Steven Soderbergh a opéré une transformation radicale. Voulant se démarquer à la fois du roman lui-même et de sa première adaptation cinématographique, il écarte toute la partie scientifique et les détails philosophiques développés par Lem pour s’intéresser à l’histoire d’amour vécue par Chris, le personnage principal et Rheya au présent comme au passé.

La différence principale et fondamentale tient donc au traitement de l’histoire d’amour qui se trouve propulsée au cœur même du récit. Soderbergh évite ainsi le piège du remake d’une première adaptation, d’une pâle copie qui reprendrait plan par plan le film précédent (comme on a pu le voir avec des remakes comme Psycho de Gus Van Sant) et livre un film décalé par rapport au roman, original dans sa forme et qui donne une nouvelle interprétation du mythe de Solaris.

Loin d’enlever son charme à l’intrigue, l’absence des détails scientifiques dans le film de Soderbergh, contribue à épurer l’histoire et à dégager un angle particulier.

Solaris (c) D.R.

Le cinéaste laisse tomber la réalité scientifique, la raison pour laquelle les scientifiques se trouvent sur la station (un aspect qui passionnait Lem puisqu’il développe sur plusieurs pages le fonctionnement de cette planète étrange), la recherche en solaristique qu’a entrepris les scientifiques. Soderbergh abandonne dans son interprétation tout ce qui relève de la science pure, un aspect très technique du roman qui aurait alourdi l’ensemble et embrouillé un récit déjà passablement compliqué. Il permet aussi de répondre à un besoin du spectateur qui peut se poser des questions sur cette planète, des interrogations qui restent malgré tout secondaires face au parti pris d’intériorité choisi par le cinéaste.

Tarkovski a choisi de conserver cet aspect scientifique du roman (et l’interrogation sur la planète en elle-même) intrinsèquement lié, pour lui comme pour Lem, aux thèmes annexes comme l’amour ou au genre de science fiction. Il confirme par ce choix son parti pris de fidélité au livre, un parti pris risqué puisque c’est à cause de cette volonté de concilier et ordonner les différents thèmes entre eux que le film accuse une durée de presque trois heures et qu’il est si exigeant dans son rythme.