SYNOPSIS :
Dans un futur indéfini, Dr
Chris Kelvin est chargé d’une mission. Il doit enquêter
sur l’étrange comportement d’un petit groupe de scientifiques
qui, à bord de la station spatiale Prométhée,
ont coupé tout contact avec la Terre. Répondant
à l’appel de détresse lancé par son ami
Giberian, Chris Klein décide de se rendre sur ledit Promethée.
Conscient que de son avis dépendra le sort de la station
orbitale, il est d’autant plus choqué par ce qu’il y
découvre en arrivant : Gibarian s’est suicidé
et les deux autres scientifiques présentent des signes
aigus de stress et de paranoia, apparemment liés à
leur exploration de la planète Solaris. A son tour, Kelvin
succombe aux mystères de cet univers si particulier.
Etrangement, Solaris va lui offrir une seconde chance en amour
: la possibilité de changer le cours d’une relation qui
lui a laissé un terrible sentiment de culpabilité
et de remords. Mais peut-il vraiment revivre et changer le passé
? N’est-il pas condamné à répéter
les mêmes erreurs ? |
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SOLARIS 2003,
UN VOYAGE INTERIEUR AUX CONFINS DE LA MEMOIRE
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Dans cette nouvelle
version de l’adaptation du roman de Stanislas Lem, Steven
Soderbergh a opéré une transformation radicale.
Voulant se démarquer à la fois du roman lui-même
et de sa première adaptation cinématographique,
il écarte toute la partie scientifique et les détails
philosophiques développés par Lem pour s’intéresser
à l’histoire d’amour vécue par Chris, le personnage
principal et Rheya au présent comme au passé.
La différence principale et fondamentale tient donc
au traitement de l’histoire d’amour qui se trouve propulsée
au cœur même du récit. Soderbergh évite
ainsi le piège du remake d’une première adaptation,
d’une pâle copie qui reprendrait plan par plan le film
précédent (comme on a pu le voir avec des remakes
comme Psycho de Gus Van Sant) et livre un film décalé
par rapport au roman, original dans sa forme et qui donne
une nouvelle interprétation du mythe de Solaris.
Loin d’enlever son charme à l’intrigue, l’absence des
détails scientifiques dans le film de Soderbergh, contribue
à épurer l’histoire et à dégager
un angle particulier.
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Le cinéaste
laisse tomber la réalité scientifique, la raison
pour laquelle les scientifiques se trouvent sur la station
(un aspect qui passionnait Lem puisqu’il développe
sur plusieurs pages le fonctionnement de cette planète
étrange), la recherche en solaristique qu’a entrepris
les scientifiques. Soderbergh abandonne dans son interprétation
tout ce qui relève de la science pure, un aspect très
technique du roman qui aurait alourdi l’ensemble et embrouillé
un récit déjà passablement compliqué.
Il permet aussi de répondre à un besoin du spectateur
qui peut se poser des questions sur cette planète,
des interrogations qui restent malgré tout secondaires
face au parti pris d’intériorité choisi par
le cinéaste.
Tarkovski a choisi de conserver cet aspect scientifique du
roman (et l’interrogation sur la planète en elle-même)
intrinsèquement lié, pour lui comme pour Lem,
aux thèmes annexes comme l’amour ou au genre de science
fiction. Il confirme par ce choix son parti pris de fidélité
au livre, un parti pris risqué puisque c’est à
cause de cette volonté de concilier et ordonner les
différents thèmes entre eux que le film accuse
une durée de presque trois heures et qu’il est si exigeant
dans son rythme.
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