SYNOPSIS : Charlie Kaufman, scénariste,
est confronté à la difficulté d’adapter le livre de Susan Orlean,
Le Voleur d’Orchidées. Son frère Donald, décide de se
lancer lui aussi dans l’écriture d’un scénario en utilisant
les formules toutes faites prisées par les spécialistes de la
structure scénaristique. Donald livre une histoire de tueur
en série possédant de multiples personnalités et décroche un
contrat en or tandis que Charlie fait face avec angoisse à la
panne d’inspiration en tentant de comprendre la démarche de
la journaliste qui a écrit le livre… |
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COMMENY DISSEQUER LE PROCESSUS
CREATIF SELON CHARLIE KAUFMAN
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Après une introspection en règle dans
la tête de John Malkovich, Spike Jonze se penche sur les affres
de la création en mettant en scène son propre scénariste Charlie
Kaufman aux prises avec l’adaptation impossible d’un roman
sur les orchidées.
Une savante mise en abîme orchestrée par Nicolas Cage et qui
se distingue des traditionnelles et (trop) classiques satires
« à paillettes » sur le cinéma hollywoodien.
Spike Jonze revisite donc le genre (de la satire hollywoodienne)
et le résultat s’avère plus convaincant que le récent Full
Frontal de Soderbergh puisqu’ici c’est l’aspect créatif
qui est au cœur de l’intrigue du film.
La création et ses doutes, ses angoisses, ses souffrances.
En cela, l’approche de Kaufman est innovante car elle repose
sur une approche comique du personnage du scénariste. Kaufman
n’hésite pas à se moquer de lui-même, dressant un autoportrait
peu flatteur : gros, vieux, peu séduisant, névrosé, ce
qui annihile le côté narcissique du film.
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Il en profite, au passage, pour égratigner
les mauvais scénaristes, les agents, les séminaires de Robert
McKee et les élitistes New Yorkais, et place ainsi son film
dans le ton de l’autodérision se situant dans la droite
lignée d’un cinéma à la Woody Allen.
Kaufman offre une singulière mise en abîme qui trouve son
acmé dans la scène où Charlie dicte sur son magnétophone
ce qu’il est en train de faire. Une réflexion à l’infini,
un jeu de miroirs qui ne cesse d’entremêler avec brio la
réalité de ce que vit Charlie avec l’écriture du livre Le
voleur d’Orchidées (qui est retranscrit sous formes
de flash-back). Le tout en superposant en même temps les
coulisses de Dans la peau de John Malkovich et celles
d’Adaptation.
De quoi s’emmêler les pinceaux ! Pourtant l’attention
ne faiblit pas et les ressorts dramatiques sont efficaces,
le spectateur ayant l’impression de vivre le douloureux
accouchement du scénario en même temps que son auteur. Une
vraie dissection du processus créatif.
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