SYNOPSIS :
Dans l’Australie du XIXème siècle, l’histoire vraie du périple
de 2000 kilomètres à pied de trois fillettes aborigènes fuyant
une mission destinée à anéantir leurs racines métisses et leur
langue natale. |
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NE PAS ABÎMER LES TRACES
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Philip Noyce, cinéaste australien (et non
américain), était connu pour ses films Hollywoodiens tels
que Le Saint (1997), Silver (1993) ou Jeux
de guerre (1992). Le Chemin de la liberté nous
rappelle le parfum de ses premiers films (une carrière entamée
dans les années 70), notamment Calme blanc (1989),
avec Nicole Kidman, Sam Neil et Billy Zane dans un trio meurtrier
perdu au milieu de l’océan (film cousin du Couteau dans
l’eau de Polanski et « remake » de l’inachevé
The Deep de Welles). C’est en effet dans cette veine-là,
plus intimiste, que Noyce réalise Le Chemin de la liberté.
À l’instar de Calme blanc, il conçoit un film intimiste
fait de grands riens, d’un minimum de dialogues, mis en scène
dans des horizons s’étendant à perte de vue.
En « s’attaquant » à l’espace vide de l’Australie méridionale,
Phillip Noyce capte irrémédiablement la vie elle-même ; quand
tout signe de civilisation semble avoir été retranché, raboté,
asséché, au strict minimum, la vie dans sa plus pure expression
semble jaillir, fuir. Noyce ne filme donc pas des paysages
mais la vie elle-même. Le cinéaste explique : « Il existe
une imagerie commune aux films qui se déroulent en Australie.
On retrouve aussi une certaine tradition dans les films en
costumes, on découvre toujours des vues de cartes postales,
un hymne à la nature idéalisée, aux grands espaces. Je savais
que Chris [Christopher Doyle], serait l’antidote à un tel
stéréotype. »
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Doyle (parfois crédité Kefeng ou Du Ho Fung
To) est connu pour être le chef opérateur de Wong Kar-Waï
(en particulier In the mood for love). Mais il faut
rappeler que Doyle est lui aussi australien et qu’il sait
filmer autre chose que des scènes d’intérieur. « J'ai cherché
à créer une image qui suggère le tourment », raconte Doyle,
« la difficulté du voyage, l'isolement, la traque et l'espoir
sur une aussi grande distance. Nous avons composé une ambiance
visuelle presque délavée. » Pourtant, on peut ne pas retenir
ce style délavé des images, mais peut-être davantage les moindres
touches de couleur qui en ressortent, ici le violet sorti
d’un buisson, là la rougeur d’un regard.
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