Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Le Chemin de la liberté (c) D.R. LE CHEMIN DE LA LIBERTE
de Philip Noyce


Par Alexandre TYLSKI
du Laboratoire de Recherches
en Audiovisuel de l'Ecole Supérieure
d'Audio Visuel de Toulouse


SYNOPSIS : Dans l’Australie du XIXème siècle, l’histoire vraie du périple de 2000 kilomètres à pied de trois fillettes aborigènes fuyant une mission destinée à anéantir leurs racines métisses et leur langue natale.

....................................................................

NE PAS ABÎMER LES TRACES

 

  Le Chemin de la liberté (c) D.R.

Philip Noyce, cinéaste australien (et non américain), était connu pour ses films Hollywoodiens tels que Le Saint (1997), Silver (1993) ou Jeux de guerre (1992). Le Chemin de la liberté nous rappelle le parfum de ses premiers films (une carrière entamée dans les années 70), notamment Calme blanc (1989), avec Nicole Kidman, Sam Neil et Billy Zane dans un trio meurtrier perdu au milieu de l’océan (film cousin du Couteau dans l’eau de Polanski et « remake » de l’inachevé The Deep de Welles). C’est en effet dans cette veine-là, plus intimiste, que Noyce réalise Le Chemin de la liberté. À l’instar de Calme blanc, il conçoit un film intimiste fait de grands riens, d’un minimum de dialogues, mis en scène dans des horizons s’étendant à perte de vue.    

En « s’attaquant » à l’espace vide de l’Australie méridionale, Phillip Noyce capte irrémédiablement la vie elle-même ; quand tout signe de civilisation semble avoir été retranché, raboté, asséché, au strict minimum, la vie dans sa plus pure expression semble jaillir, fuir. Noyce ne filme donc pas des paysages mais la vie elle-même. Le cinéaste explique : « Il existe une imagerie commune aux films qui se déroulent en Australie. On retrouve aussi une certaine tradition dans les films en costumes, on découvre toujours des vues de cartes postales, un hymne à la nature idéalisée, aux grands espaces. Je savais que Chris [Christopher Doyle], serait l’antidote à un tel stéréotype. »  

Le Chemin de la liberté (c) D.R.

Doyle (parfois crédité Kefeng ou Du Ho Fung To) est connu pour être le chef opérateur de Wong Kar-Waï (en particulier In the mood for love). Mais il faut rappeler que Doyle est lui aussi australien et qu’il sait filmer autre chose que des scènes d’intérieur. « J'ai cherché à créer une image qui suggère le tourment », raconte Doyle, « la difficulté du voyage, l'isolement, la traque et l'espoir sur une aussi grande distance. Nous avons composé une ambiance visuelle presque délavée. » Pourtant, on peut ne pas retenir ce style délavé des images, mais peut-être davantage les moindres touches de couleur qui en ressortent, ici le violet sorti d’un buisson, là la rougeur d’un regard.