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24 Hour Party People (c) D.R. FESTIVAL DE CANNES 2002
Sélection officielle

24 HOUR PARTY PEOPLE

de Michael Winterbottom
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : Manchester, 4 juin 1976. Tony Wilson, diplômé de l’université de Cambridge et présentateur à Granada TV, accompagné de sa femme Lindsay, assistent à un concert des Sex Pistols. Le groupe The Stiff Kittens (qui deviendra plus tard Joy Division) est également présent au concert. Leur rencontre engendrera un label, Factory Records ; un club mythique, The Hacienda et une révolution musicale…

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YOU SPIN ME RIGHT ROUND (LIKE A RECORD)

  24 Hour Party People (c) D.R.

On n’arrête plus Michael Winterbottom, cinéaste prolifique, qui a beau n’avoir aucun plan de carrière, aime beaucoup fureter dans différents registres, allant par exemple de la tragédie sombre (l’excellent Jude qui demeure à ce jour sa plus belle oeuvre) au film sur la guerre (Welcome to Sarajevo), en passant par la comédie frivole (With or without you). Cette fois-ci, il s’attaque au film musical en retraçant le parcours atypique de Tony Wilson, le grand responsable de Factory Records (label spécialisé dans le punk et la new wave) et l’Hacienda (club crée en 1982 qui connut l’âge d’or du milieu à la fin des années 80). 24 Hour Party People est en quelque sorte un journal intime qui le suit dans ses moindres déplacements, qu’il aille assister à un concert, qu’il se plante en aéroplane, qu’il interviewe des gens insignifiants, qu’il suive un groupe en tournée ou qu’il aille dans un camion s’amuser avec des prostituées…

Tourné en DV, le film surprend par son style formel qui émane d’un saisissant mélange d’images d’archives et d’effets clinquants, qui reflète la tonalité d’une époque dans laquelle il régnait, certes, un joyeux bordel mais où la musique rimait déjà avec préoccupations pécuniaires. Comme pour se donner un repère, et surtout afin d’éviter les digressions trop hasardeuses, le film nous propose de suivre en parallèle le groupe Joy Division (Love will tear us apart) avec lequel Tony Wilson vivra de grands moments de gloire (c’est avec eux qu’il a d’ailleurs fondé l’Hacienda). Un groupe qui, après la mort de son talentueux chanteur Ian Curtis, renaîtra sous le nom New Order, une exception à la règle puisque selon notre protagoniste, les groupes n’ont plus de vie sans leur chanteur originel. Jalonné d’anecdotes inattendues (le nom du groupe Joy Division fut choisi en référence aux bordels destinés aux officiers allemands dans les camps de concentration, une provocation de très mauvais goût qui explique les mouvements fachos lors des représentations du groupe…), le film nous raconte le destin singulier de ce groupe qui a multiplié les outrances (et les bons tubes) dans l’unique but de faire parler d’eux. Le portrait de Tony Wilson est également l’occasion pour le cinéaste de passer en revue toute une période musicale et de ressortir tout plein de bons vieux morceaux (une bande-son à tomber), aptes à plaire à tous les petits clous.