Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Basic (c) D.R. BASIC
de John McTiernan
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : Tom Hardy, agent de la DEA au passé trouble et spécialiste de l’interrogatoire, est appelé en pleine nuit sur une enquête difficile : un exercice militaire de routine a mal tourné et six hommes ont disparu. Il n’y a que deux témoins : l’un est en situation critique à l’hôpital, l’autre refuse obstinément de parler. Toute l’affaire semble tourner autour du sergent West, un homme autoritaire et cruel auquel Hardy a déjà eu affaire dans le passé. Mais entre trahisons et mensonges, les apparences sont parfois trompeuses. Et pour l’être, elles le sont…

....................................................................

LA VERITE EST AILLEURS

  Basic (c) D.R.

Soyons clairs : si vous vous attendez à voir une fiction politique musclée qui rivalise d’effets pyrotechniques avec des scènes d’action à foison, passez votre chemin. Comme le dit très justement la phrase en exergue sur l’affiche : il ne faut pas se fier aux apparences. Basic, le dernier film de John McTiernan, réalisateur qui nous a servi pléthore de monuments d’action ayant marqué leur époque, comme Piège de Cristal ou Une journée en enfer, n’est pas un énième thriller. Du moins pas un qui soit dans la norme.

Au début, on ne s’en rend pas bien compte : on se dit que John Travolta va nous ressortir le vieux couplet du mec qui se gratte les couilles pour prouver qu’il est foncièrement cool, que Connie Nielsen va encore jouer le rôle d’une potiche sans âme et que l’intrigue va tenir sur un confetti… Tout faux. Le film suit l’enquête d’un agent de la DEA (John Travolta) et d’une capitaine de la police (Connie Nielsen) qui vont tenter d’en savoir plus sur d’étranges disparitions. Pour cela, ils vont voir les rescapés qui leur donnent des versions différentes des faits. Rien ne semble marcher comme il faut et quelque chose de louche se trame sous toute cette histoire. On a forcément raison puisque, sur fond de Boléro, John McTiernan n’a nullement envie d’être tendre avec le genre et profite de cette intrigue alambiquée qui multiplie les faux points de vue pour brouiller les pistes et la parsemer d’indices et de références à ce qu’il a vécu dans sa carrière de réalisateur. En cela, le film s’adresse plus aux fans inconditionnels du cinéaste qu’au grand public, qui risque à tort d’être déçu par ce brûlot contre Hollywood.

Basic (c) D.R.

Au fur et à mesure qu’il déroule son histoire, le cinéaste accumule sciemment les coups de théâtre ridicules pour mieux faire ressortir la sottise d’un scénario policé qui, à force de vouloir paraître attractif, finit par provoquer l’effet inverse. On pourrait presque parler de sabordage. Mais si on en parle, ce n’est pas dans le mauvais sens du terme. Ce film n’est pas dressé contre le public, ni même contre les aficionados, mais contre les censeurs qui empêchent l’artiste de s’exprimer et de réaliser ses films comme il le désirerait. Ce n’est pas non plus un film agressif puisque la critique du système est tacite, bien que toujours tangible.