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Mari Iyagi (c) D.R. MARI IYAGI
de Lee Sung Sang
Par Florence POMMERY


SYNOPSIS : A Séoul, Nam Woo un jeune employé de bureau, retrouve Joon-ho, son ami d’enfance. Ce dernier lui annonce son départ pour trois ans, suite à une mutation professionnelle, et lui remet un objet qui replonge Nam Woo dans son enfance, loin de Séoul… Dans le village de pêcheurs où ils ont grandi, les jeux d’écoliers, les baignades dans l’océan et les promenades à vélo. C’était aussi l’époque de leur rencontre avec la mystérieuse Mari…

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POINT DE VUE

  Mari Iyagi (c) D.R.

Nouvelle venue dans le domaine de la production de longs-métrages animés, la Corée, grâce au réalisateur Lee Sung Sang, accouche de son premier grand film d’animation inaugurant une nouvelle ère placée sous le signe de l’émergence d’un langage animé inédit propre, fondé sur l’animation par ordinateur.

Depuis les années 70, la Corée a créé de nombreux programmes d’animation américains et japonais grâce au faible coût de la main d’œuvre et de l’excellente qualité de son travail, mais envahie par les programmes étrangers, elle n’a jamais réussi à développer sa propre animation. C’est aujourd’hui chose faite. Récompensé à Annecy l’année dernière par le Grand Prix du long-métrage, Mary Iyagi nous plonge dans des thématiques récurrentes du cinéma d’animation et plus particulièrement dans celles du studio Ghibli : le rêve, les animaux, l’enfance et des valeurs comme le courage et la confiance. On ne peut s’empêcher aussi de faire un rapprochement entre le gros chien volant de Mary Iyagi et Totoro dans Mon voisin Totoro. Mais la comparaison s’arrête là car le style graphique de ce conte coréen est très éloigné de celui des productions du studio Ghibli, où les traits physiques des personnages sont très détaillés et les nuances nombreuses.

Mari Iyagi (c) D.R.

Dans Mary Iyagi, les dessins n’ont pas de contours, la couleur crée la forme, donnant un style insolite, étrange au premier abord, mais qui simplifie et adoucit l’ensemble du graphisme. Les couleurs sont utilisées avec parcimonie, les objets et les personnages bénéficient d’une gamme de couleurs et d’ombres restreintes : des formes simples et des couleurs chaudes et douces, qui symbolisent à merveille l’univers nostalgique et poétique de l’enfance telle que se la remémore Nam Woo, le héros. On peut simplement regretter le manque de fluidité lors de longs travellings ou de panoramiques où le mouvement de la caméra devient saccadé et presque flou.

Contrairement au Voyage de Chihiro dans lequel Chihiro est d’emblée transportée dans un autre monde jusqu’à la fin du film, Mary Iyagi fait s’entremêler deux mondes : celui de la vie quotidienne de deux enfants dans un village de pêcheurs et celui des songes, dont le phare est la porte qui transporte les héros dans un monde gigantesque. Un monde où la nature, le calme et l’harmonie règnent en maîtres. Une autre influence des contes écologiques miazakiens. Ce va et vient entre rêve et réalité reste toujours bien orchestré par les auteurs, conférant au film un charme indéniable.