SYNOPSIS :
La prison de Carandiru , à São Paulo, est la plus grande d'Amérique
Latine. Dans cet endroit surpeuplé et délabré, un célèbre médecin
doit mener un programme de prévention contre le S.I.D.A. Habitué
à la médecine haut de gamme, il va devoir apprendre à se débrouiller
en se fiant à son instinct. Peu à peu, il découvre les détenus,
leur monde à part, leur humanité et leur fabuleuse envie de
vivre. À force de contacts et de temps, il gagne leur respect
et partage leurs secrets.
À travers son regard, c'est toute la tragédie sociale d'un pays
qui se révèle, jusqu'au jour du terrible massacre de Carandiru...
|
....................................................................
|
POINT DE VUE
Carandiru (le plus grand centre de détention
d’Amérique latine) est une prison de la région de São Paulo
qui a été fermée au début de l’année 2000 puis détruite en
2002. Le film se déroule dans les années 80 (7500 détenus
s’entassaient alors dans cet établissement dont la structure
ne prévoyait que 4000 prisonniers) et se construit à travers
le regard d’un médecin et de quelques détenus. Le film est
tiré du livre du médecin qui a officié à Carandiru et commence
là où s’arrêtent Cidade de Deus de Fernando
Meirelles et Pixote d’Hector Babenco.
Carandiru est monté autour de deux
axes entremêlés : la vie quotidienne d’un panel de détenus
et leur passé, illustré par des flash-back. Adapté du livre
de Drauzio Varella , le film ne poursuit pas les mêmes principes
de narration. Hector Babenco a multiplié les narrateurs en
voix off, ce qui explique en partie les trente minutes de
surcharge inutile. Les prisonniers de Carandiru , innocents
à les écouter, sont pour la plupart stéréotypés : transsexuels
porteurs du S.I.D.A. , prisonniers drogués dans leur majorité,
et des gardiens apparemment peu concernés ; alors même
que Babenco nous présente cette prison comme un lieu de normalité
où chacun peut se déplacer et s’exprimer. Ce qui colle peu
avec la réalité décrite dans le livre et les véritables sentiments
des détenus qui ont vécu dans cette prison (voir Carandiru.doc
de Rita Buzzar )
 |
|
|
|
Le film forme un tout et pèche par sa prétention
à vouloir englober la vie à la fois des prisonniers avant
leur arrestation, pendant leur séjour à Carandiru et jusqu’au
dénouement final et la mort de cent onze prisonniers. Souvent
descriptif, Babenco n’a pas su transposer à l’écran la dure
réalité des prisons brésiliennes. De petits Carandiru
existent à Rio et São Paulo, qui sont synonymes de zones de
non-droit bien plus que d’une collectivité qui, prenant conscience
de son état de décomposition, serait capable d’y apporter
des solutions.
|