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Carandiru (c) D.R. FESTIVAL DE CANNES 2003
Sélection Officielle, Compétition

CARANDIRU

de Hector Babenco
Par Yann RAYMOND


SYNOPSIS : La prison de Carandiru , à São Paulo, est la plus grande d'Amérique Latine. Dans cet endroit surpeuplé et délabré, un célèbre médecin doit mener un programme de prévention contre le S.I.D.A. Habitué à la médecine haut de gamme, il va devoir apprendre à se débrouiller en se fiant à son instinct. Peu à peu, il découvre les détenus, leur monde à part, leur humanité et leur fabuleuse envie de vivre. À force de contacts et de temps, il gagne leur respect et partage leurs secrets.

À travers son regard, c'est toute la tragédie sociale d'un pays qui se révèle, jusqu'au jour du terrible massacre de Carandiru...

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POINT DE VUE

  Carandiru (c) D.R.

Carandiru (le plus grand centre de détention d’Amérique latine) est une prison de la région de São Paulo qui a été fermée au début de l’année 2000 puis détruite en 2002. Le film se déroule dans les années 80 (7500 détenus s’entassaient alors dans cet établissement dont la structure ne prévoyait que 4000 prisonniers) et se construit à travers le regard d’un médecin et de quelques détenus. Le film est tiré du livre du médecin qui a officié à Carandiru et commence là où s’arrêtent Cidade de Deus de Fernando Meirelles et Pixote d’Hector Babenco.

Carandiru est monté autour de deux axes entremêlés : la vie quotidienne d’un panel de détenus et leur passé, illustré par des flash-back. Adapté du livre de Drauzio Varella , le film ne poursuit pas les mêmes principes de narration. Hector Babenco a multiplié les narrateurs en voix off, ce qui explique en partie les trente minutes de surcharge inutile. Les prisonniers de Carandiru , innocents à les écouter, sont pour la plupart stéréotypés : transsexuels porteurs du S.I.D.A. , prisonniers drogués dans leur majorité, et des gardiens apparemment peu concernés ; alors même que Babenco nous présente cette prison comme un lieu de normalité où chacun peut se déplacer et s’exprimer. Ce qui colle peu avec la réalité décrite dans le livre et les véritables sentiments des détenus qui ont vécu dans cette prison (voir Carandiru.doc de Rita Buzzar )

Carandiru (c) D.R.

Le film forme un tout et pèche par sa prétention à vouloir englober la vie à la fois des prisonniers avant leur arrestation, pendant leur séjour à Carandiru et jusqu’au dénouement final et la mort de cent onze prisonniers. Souvent descriptif, Babenco n’a pas su transposer à l’écran la dure réalité des prisons brésiliennes. De petits Carandiru existent à Rio et São Paulo, qui sont synonymes de zones de non-droit bien plus que d’une collectivité qui, prenant conscience de son état de décomposition, serait capable d’y apporter des solutions.