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Quand je vois le soleil (c) D.R.

Tourné en super 16 (avec, semble-t-il, certaines séquences en DV-Cam), traité numériquement par Digimage en haute définition, truqué, étalonné puis reporté sur support 35mm, le film de Jacques Cortal nous séduit par son grain spécial, résultat d’un impressionnant travail d’étalonnage, lui-même justifié par le parti-pris plastique du cinéaste. Contrairement aux films narratifs habituels (Un homme et une femme, Gladiator, etc.), les effets spéciaux (ralentis, virages chromatiques, surexpositions) ne sont pas réservés à certains moments-clés du film (flash-backs, scènes torrides, séquences de rêve, hallucinations des protagonistes, etc.), ou aux transitions. Ils sont répartis harmonieusement dans toute la structure, s’expriment dans la durée et, bien plus que le scénario, modèlent le film. Ils légitiment s’il en était besoin le choix de la (post)production numérique. Loin de faire la peau (la pellicule) au 35mm, ces techniques plus fines et plus légères la renouvellent, l’enrichissent.

Malgré quelques maladresses inhérentes au genre mélodramatique (pour être lyrique, la danse n’a besoin ni du ralenti ni de la pompe musicale ; la beauté formelle n’implique pas que l’on reste, un peu comme dans l’univers du vidéo-clip, à la surface du réel ou des êtres ; la consistance de certains personnages, comme celui de la fillette ou de la prostituée, est un peu légère ; le choix du titre aux connotations raciniennes ne convainc pas totalement), le cinéaste parvient à produire un film attachant, poétique, singulier. Le choix de certains cadrages (cf. les très gros plans détaillant la peau laiteuse de l’actrice, le plan surréaliste de la tête voilée par l’eau noire de la baignoire, etc.), les éclairages naturalistes (scène entre les deux amants dans la pénombre de la chambre) ou, au contraire, artificiels (Jacques Cortal, suivant le titre de son film à la lettre, n’hésite pas à surexposer les corps ou à reconstituer près du Toursky de Marseille une atmosphère nocturne de quartier chaud), l’actualité et la crudité (non la cruauté) du thème de la maladie jusque dans ses implications euthanasiques sont pour beaucoup dans la réussite de cette très remarquable entreprise.



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Titre : Quand je vois le soleil
Réalisateur : Jacques Cortal
1er assistant réalisateur : Bernard Pujolar
Scénariste : Jacques Cortal
Dialoguiste : Jacques Cortal
Acteurs : Florent Pagny, Marie-Claude Pietragalla, François Cluzet, Sophie Broustal, Delphine Rouffignac
Directeur de la photographie : Manuel Teran
Coloriste numérique : Laurent Desbruères
Production : Tribère Productions, France
Distribution : Vision Distribution
Date de sortie : 16 Juillet 2003
Durée : 1h 28mn
Pays : France
Année : 2003