Avec une position anti-capitaliste et
un pro-communisme affiché, Soy Cuba se veut proche du
documentaire et du témoignage des réalités endurées par le peuple.
Ces quatre histoires transpirent l’insupportable. Maria, Pedro,
Enrique sont condamnés à se révolter, à se battre, à agir, c’est-à-dire
à s’engager, à abandonner leur famille, à tuer, à mourir. Le
sacrifice de chacun leur apparaît comme nécessaire pour un avenir
de prospérité pour tous. Chaque révolte, aussi petite soit-elle,
a son importance dans le long chemin de la révolution.
Cuba fait du surplace. De quelle révolution parlons-nous ?
Certainement pas de celle des idées mais plutôt d’une affirmation
de ses effets pervers. Une révolution, pas vraiment, une évolution
pas davantage. Soy Cuba s’inspire du cinéma d’Eisenstein,
du Cuirassé Potemkine notamment. C’est du grand cinéma
soviétique, peut-être le plus grand film à la gloire du communisme
jamais réalisé.
Malgré de nombreuses difficultés de tournage, Kalatazof parvient
à nous fasciner, tout d’abord par l’absolue maîtrise technique
dont il fait preuve au service d’une mise en scène sans temps
mort, au rythme innovant et enivrant. Les images sont magnifiques,
au service d’une cause qui l’est un peu moins.
Titre : Soy Cuba Réalisateur :
Mikhail Kalatozov Scénariste :
Enrique Pineda Barnet Acteurs : Luz Maria Collazo,
José Gallardo, Raul Garcia   Compositeur : Carlos
Farinas Production : ICAIC
(Instituto Cubano del Arte e Industrias Cinematographicas) Distribution : MK2
Diffusion Date de sortie : 16
Juillet 2003 Durée : 2h 20mn Année : 1964 Pays : Cuba