SYNOPSIS :
Sur l’ancien tracé de la route de la soie, un chemin de fer
traverse la steppe kirghize. Quatre enfants ont quitté leur
village de montagne pour rejoindre la voie ferrée. Ils rêvent
d’emprunter un convoi qui les emportera au loin. Un train roule
au même moment dans la steppe avec son cortège de voyageurs,
destins qui se croisent et se dénouent. Un artiste est éjecté
du train à la suite d’une querelle. C’est là, en rase campagne,
que les enfants font sa connaissance. L’aîné du groupe réalise
bientôt que cette rencontre constitue un tournant dans sa vie :
il demande au peintre la permission de l’accompagner… |
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POINT DE VUE
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Ne jouons pas au plus fin, du Kirghizstan
nous ne savions rien à part qu’il s’agissait d’un pays issu
de l’ex-URSS. Nous apprenons donc que Le Faisan d’or
a été primé lors du dernier festival des Trois Continents
de Nantes, et qu’il est le second long-métrage de ce réalisateur
kirghize, Marat Saralu.
Le Faisan d’or allie poésie immédiate du noir et blanc
de certains plans et crudité des dialogues tout en manifestant
une volonté plus didactique sur le rôle de l’artiste dans
la société. Les premiers plans du film frappent et restent
longtemps en mémoire par leur beauté simple : deux enfants
dans la steppe boivent les gouttes d’eau restées accrochées
sur les bourgeons des branches. La trame narrative ténue met
donc en œuvre la rencontre finale entre un dessinateur et
ces enfants, le dessinateur revient dans sa région natale
alors que les enfants veulent s’en échapper, le train qui
traverse la steppe kirghize étant le trait d’union entre eux.
Pour arriver à cette rencontre entre l’artiste jeté hors du
train et ces enfants, le réalisateur, sans justifications
narratives apparentes, s’arrête sur les différents personnages
qui habitent ce train ainsi que sur les jeux des enfants.
C’est dans ces moments libérés de tout enjeu scénaristique
que tient le charme du film. Que ce soit dans la steppe ou
dans le train qui emprunte le parcours de l’ancienne Route
de la soie, Marat Saralu sait filmer avec humanité ses personnages
dans cet état de « vacance », de passage entre
deux états de la vie, entre adolescence et âge adulte pour
Taalay, l’un des enfants, entre âge mûr et vieillesse pour
la contrôleuse du train. Celle-ci aux prises avec un mari
alcoolique qu’elle ne supporte plus, rencontre un amour de
jeunesse à bord du train. Dans un dialogue d’une émouvante
sincérité, elle lui assure qu’elle peut encore avoir des enfants
et l’interroge sur sa virilité. Quant à la plantureuse et
nymphomane femme de ménage qui officie à bord du train, elle
s’envoie joyeusement en l’air avec les passagers, et se met
en colère quand l’un d’eux ne peut pleinement la satisfaire.
Ce ton à la fois très cru et mélancolique du film résonne
avec des scènes plus éthérées entre le dessinateur et la fille
de la contrôleuse. La jeune femme retrouvera ses illusions
perdues grâce à sa rencontre avec lui.
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Si le message du film sur
l’artiste incompris par la société alourdit sensiblement l’ensemble,
certaines séquences, notamment celles où l’on assiste au défilé
des voyageurs qui se font tirer le portrait par le dessinateur,
contiennent des moments de drôleries et d’émotions indéniables.
Soulignons que cette dimension didactique du film sur la place
de l’artiste garde sans doute toute sa pertinence dans le
contexte cinématographique dévasté du Kirghizstan. Cependant,
au-delà de toutes considérations géopolitiques, c’est dans
cette hésitation à trouver sa forme que Le Faisan d’or
devient attachant car il laisse ainsi place à l’errance de
ses personnages.
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Titre :
Le faisan d’or (Mon frère, la route de la Soie)
Titre V.O :
Altyn khyrgol
Réalisateur :
Marat Sarulu
Scénariste :
Marat Sarulu
Acteurs : Busurman
Odurakaev, Tinar Abdrazaeva, Mukhambet Toktay,
Kabatai kyzy Elm, Tamlay Imanaliev, Urmat Samudunov,
Japarkul kyzy, Jarkinay, Shayilda zulu, Jirgalbek
Photo : Kadirjan Kidiraliev
Compositeur : Baktybek
Alisherov
Montage : Tylek
Mambetova
Son : Rishbek Mamirkanov
Production :
Firm Kino (Kazakhstan)
Distribution : ASC
Distribution
Sortie le : 06 août
2003
Durée : 1h 15 min
Année : 2001
Pays : Kazakhstan
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