SYNOPSIS :
Kong, un tueur professionnel sourd et muet, erre dans les bas
quartiers de Bangkok. Il commet froidement ses actes sinistres,
comme s'il avait une revanche à prendre sur le monde. L'occasion
de sa transformation et de sa rédemption se présente sous les
traits d'une jeune femme capable de lui procurer la tendresse
et la chaleur qu'il n'a jamais connues. Cela pourrait le sauver,
si la vie ne le tue pas avant. |
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SYMPATHY FOR Mr VENGEANCE
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Cet été, nous aurons l’occasion de découvrir
deux films des frères Pang. Tout d’abord, ce mois de juillet,
avec Bangkok Dangerous, qui dresse le portrait âpre
d’un tueur en série sourd et muet qui tente de s’humaniser
au contact d’une jeune femme ; puis en août, avec The Eye,
un excellent slasher dans lequel une adolescente voit
des morts suite à une greffe de la cornée et va être le témoin
d’une terrible malédiction. Avant d’en parler de manière plus
explicite le mois prochain (lire
la critique), commençons par Bangkok Dangerous,
leur premier long-métrage, qui s’est taillé depuis sa sortie
thaïlandaise une réputation de « film culte ».
Il faut cependant relativiser les faits : si certes Bangkok
Dangerous possède de solides qualités et de sérieux atouts
formels, il n’en demeure pas moins qu’on peut rester perplexe
face à un fond qui recycle beaucoup d’idées empruntées à d’autres
films, en particulier ceux du John Woo première période. Comme
dans The Eye, le protagoniste possède un handicap qui
l’empêche de nouer des liens normaux avec le monde qui l’entoure.
Le cinéma des frères Pang semble d’ailleurs construit là-dessus,
sur les thèmes de la différence et de la difficulté d’être
singulier dans un monde de fantômes anonymes, symbolisant
par extension le conformisme et les apparences. Dans Bangkok
Dangerous, le héros est un autiste qui ne connaît que
le langage de la violence. C’est le seul moyen qu’il possède
pour se faire entendre et comprendre. Sa rencontre avec une
jeune femme qui va tenter de l’humaniser est un argument scénaristique
assez convenu que les cinéastes traitent sur un mode accessoire.
Ils se révèlent alors plus doués dans la peinture glauque
du quotidien palot de notre antihéros.
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Grâce à une poignée de scènes fortes, le
film ne manque pas d’intensité. Comme pléthore de fictions
déchirantes à l’instar de Requiem for a dream de Darren
Aronofsky, avec lequel d’ailleurs il partage le goût des filtres
et des univers colorés, Bangkok Dangerous montre des
personnages soumis à des formes d’addictions terribles contre
lesquelles ils ne peuvent plus lutter. Ici, ce n’est pas la
drogue mais la violence qui est au centre du débat. De fait,
cette surenchère d’ultra violence au départ nauséeuse est
justifiée même si d’aucuns risquent de remettre en question
la transcendance de cette dernière.
L’ambition des frères Pang se situe cependant ailleurs. Peu
importe si l’histoire devient confuse lorsque les cinéastes
décident de mélanger les sous intrigues entre elles, l’idée
principale consiste ici à brosser le portrait pathétique d’un
être irrécupérable dont la tentative de rédemption sera en
fait un échec. En augmentant le son ou alors en le supprimant,
les frères Pang tentent de nous faire ressentir le handicap
de ce personnage pour que l’on éprouve de la compassion à
son égard. Mais les bonnes intentions ont ici leurs limites
et se trouvent trop souvent noyées dans un pathos particulièrement
démonstratif.
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Titre :
Bangkok dangerous
Réalisateurs :
Oxide Pang , Danny Pang
Acteurs : Pawalit
Mongkolpisit, Premsinee Ratanasopha,
Timkul Patharawarin, Pisek Intrakanchit
Scénario :
Oxide Pang, Danny Pang
Photo : Decha Srimantra
Musique : Orange Music
Production : Film Bangkok
Distribution : EuropaCorp
Distribution
Sortie le : 16 juillet
2003
Durée : 1h 48
Pays : Thaïlande
Année : 2000
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