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Equilibrium (c) D.R. EQUILIBRIUM
de Kurt Wimmer
Par Cécile GIRAUD


SYNOPSIS : Dans les années 2070, dans la citadelle de Libria, les émotions n'existent plus, supprimées par l'absorption quotidienne de Prozium. Cette drogue anti-anxiété rend les gens plus heureux et plus productifs. Les individus ont ainsi accepté de mettre de côté leur liberté pour vivre en harmonie avec leur dirigeant spirituel connu sous le nom de Père. Les personnes qui refusent de prendre leur dose sont considérées comme des rebelles et vivent en retrait de la ville. S'ils sont pris à jeun, c'est la peine de mort assurée.
John Preston travaille au service de Père et applique la loi à la lettre. Un jour, celui-ci brise le flacon de sa dose et n'a pas le temps de s'en procurer une de rechange. Il est alors submergé par toute une gamme d'émotions. Victime d'un revirement spirituel qui le confronte à ses supérieurs hiérarchiques, il mène l'enquête sur ce nouvel état de vie.

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POINT DE VUE

  Equilibrium (c) D.R.

La bande-annonce comme l’affiche du film Equilibrium nous présentent un clone de Matrix : silhouettes longilignes à l’aspect asiatique, visages durs et effilés, les corps se déplacent et tuent dans une vitesse effrénée, aidés par le montage rapide ou le ralenti. Pourtant, Equilibrium est bien loin de ce qu’il veut laisser paraître. Sans effets spéciaux, sans lunettes de soleil et téléphones portables futuristes, Equilibrium est un film simple et sincère qui ne s’embarrasse pas de tape-à-l’œil. Évidemment, aux vues des avancées technologiques des films de type Matrix, Equilibrium fait office de film un peu kitsch, dont les scènes de combat tentent de reproduire parfois les scènes spectaculaires inspirées des réalisateurs asiatiques, John Woo en tête, reproduit par les frères Wachowski, sans grande réussite. Bien qu’atteignant souvent ses limites, Equilibrium est un film attachant par ses convictions et ses essais, et aussi par ses références, plus complexes qu’elles n’y paraissent.

Car aux vues du film, force est de constater qu’Equilibrium doit plus à George Lucas qu’au récent Matrix. En 1970, Lucas filme son premier long-métrage : THX 1138, un film d’anticipation qui nous propose un monde géométrique et froid, fait de noir, de gris et de blanc, une société répressive où l’émotion doit être bannie. En 1977, il débute le tournage de Star Wars et crée une multitude de mondes, de cultures, de peuples, de corps différents, et surtout une société faite de guerriers masqués semblables à des robots et des résistants dont la philosophie et le mode de combat doivent beaucoup à la philosophie orientale.

Equilibrium (c) D.R.

Equilibrium nous offre un mélange de ces différentes propositions en nous exposant un monde qui, après avoir subi une troisième guerre mondiale, a décidé de bannir la violence en excluant toutes formes d’émotion, positive ou négative. Chacun doit alors s’injecter un sérum plusieurs fois par jour au risque d’être poursuivi par la brigade anti-émotion. A l’absence d’émotion répond l’absence de couleur dans un monde fait de pierre et de métal, et de la voix et l’image omniprésente du Père et de sa bonne parole. Les habitants de cette ville sous l’emprise d’un fantôme holographique semblent sortir tout droit de la pierre avec leurs costumes sombres et austères, couvrant le corps presque totalement, et dont les archétypes sont personnifiés par les gardes du Père qui ne sont pas sans rappeler ceux de L’Empire de George Lucas.