Le film tente de masquer ces faiblesses
avec beaucoup de sang. Mais ce qu’il gagne en ketchup, il
le perd en puissance horrifique, tant Schmidt ignore également
les vertus de la suggestion, sauf dans une unique excellente
scène où le groupe visite la maison des dégénérés. Ici, et
seulement ici, le cinéaste montre son savoir-faire technique
et joue astucieusement avec le hors-champ. C’est frustrant
car c’est seulement à ce moment précis qu’on a enfin l’impression
que le cinéaste se lâche et s’affranchit des conventions trop
strictes d’un cahier des charges phagocyté. Le résultat est
surtout décevant quand on sait que derrière ces immondes créatures,
se cache le travail du brillant Stan Winston, le maître des
effets spéciaux, dont on connaît les impressionnants travaux
sur Jurassic Park et Terminator 2.
L’intérêt va en décroissant.
Plus on va vers la fin, plus l’impression de lassitude se
fait sentir, précipitée par un dénouement grotesque, refaisant
avec beaucoup plus de prétention le «Meurs, pourriture communiste
!» de Red is Dead, le film d’horreur de La Cité
de la peur. Alors on rit certes, mais on se dit malgré
tout que c’est un triste gâchis. On aurait souhaité un film
bien plus solide et novateur que cette virée plan-plan en
forêt dont la seule bonne idée demeure le passage du gué.
Précipité regardable mais inoffensif, Détour Mortel ne
laisse pas de profondes séquelles. Gageons d’ailleurs qu’elle
n’en donne pas lieu à une, de sequel...
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Titre :
Détour Mortel
Titre V.O :
Wrong Turn
Réalisateur :
Rob Schmidt
Scénariste :
Alan McElroy
Acteurs : Eliza Dushku, Jeremy
Sisto, Emmanuelle Chriqui, Desmond Harrington
Photo : John S. Bartley
Musique : Elia Cmiral
Production : Summit
Entertainment
Distribution : CTV
International
Sortie le : 30 juillet
2003
Durée : 1h 30 min
Année : 2003
Pays : Etats-Unis
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