SYNOPSIS :
Rémy, divorcé, la cinquantaine, est à l’hôpital. Son ex-femme
Louise rappelle d’urgence leur fils Sébastien, installé à Londres.
Sébastien hésite - son père et lui n’ont plus rien à se dire
depuis longtemps. Finalement, il accepte de revenir à Montréal
pour aider sa mère et soutenir son père. Dès son arrivée, Sébastien
remue ciel et terre, joue de ses relations, bouscule le système
de toutes les manières possibles pour adoucir les épreuves qui
attendent Rémy. Il ramène aussi au chevet de son père la joyeuse
bande qui a marqué son passé: parents, amis et anciennes maîtresses… |
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DE BEAUX LENDEMAINS
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Mieux vaut ne pas trop en savoir pour que
la surprise soit intacte. Mieux vaut ne pas trop en attendre
non plus: Les Invasions Barbares n’a pas la prétention
d’être un chef-d‘oeuvre mais une comédie simple et
complexe qui parle des uns et des autres, de nous et de nos
illusions perdues. Denys Arcand a mis un certain temps avant
de mettre en scène cette histoire parce qu’il voulait éviter
le pathos et le concentré pleurnichard invitant à la déprime.
Ici, il échappe à ce piège grâce à un montage sobre qui utilise
des ellipses, des fondus, et coupe juste au moment où la scène
risque de sombrer dans le larmoyant et le tire-larmes. Les
dialogues, drôles et toniques, sont taillés au rasoir et sonnent
en permanence juste. Ils possèdent encore plus de résonance
spirituelle dans la bouche de comédiens étonnants qui se connaissent
déjà, puisqu’ils formaient une équipe robuste dans le Déclin
de l’empire Américain du même Denys Arcand. Un film d’amis
donc, sur des amis qui se sont perdus et qui se retrouvent
suite à un triste événement.
Si certes l’accompagnement d’un être vers la mort est un sujet
cinématographique qui peut sembler insoutenable (cf. Son
frère de Patrice Chéreau), le cinéaste ne fait cependant
rien pour accentuer les traits et basculer dans le morbide,
le scabreux et les autres écueils détestables. Grâce à son
humour, sa joie communicative, le film préfère la légèreté
aux lourdes situations. Si bien qu’à force de trop vouloir
jouer la carte de la légèreté, les dix premières minutes du
film laissent présager le pire dans le genre «sitcom» avec
situations artificielles et dialogues affectés à la clé. Progressivement,
le ton se fait plus cru, joyeux et enfin naturel.
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