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Les Invasions barbares (c) D.R. FESTIVAL DE CANNES 2003

LES INVASIONS BARBARES

de Denys Arcand
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : Rémy, divorcé, la cinquantaine, est à l’hôpital. Son ex-femme Louise rappelle d’urgence leur fils Sébastien, installé à Londres. Sébastien hésite - son père et lui n’ont plus rien à se dire depuis longtemps. Finalement, il accepte de revenir à Montréal pour aider sa mère et soutenir son père. Dès son arrivée, Sébastien remue ciel et terre, joue de ses relations, bouscule le système de toutes les manières possibles pour adoucir les épreuves qui attendent Rémy. Il ramène aussi au chevet de son père la joyeuse bande qui a marqué son passé: parents, amis et anciennes maîtresses…

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DE BEAUX LENDEMAINS

  Les Invasions barbares (c) D.R.

Mieux vaut ne pas trop en savoir pour que la surprise soit intacte. Mieux vaut ne pas trop en attendre non plus: Les Invasions Barbares n’a pas la prétention d’être un chef-d‘oeuvre mais une comédie simple et complexe qui parle des uns et des autres, de nous et de nos illusions perdues. Denys Arcand a mis un certain temps avant de mettre en scène cette histoire parce qu’il voulait éviter le pathos et le concentré pleurnichard invitant à la déprime. Ici, il échappe à ce piège grâce à un montage sobre qui utilise des ellipses, des fondus, et coupe juste au moment où la scène risque de sombrer dans le larmoyant et le tire-larmes. Les dialogues, drôles et toniques, sont taillés au rasoir et sonnent en permanence juste. Ils possèdent encore plus de résonance spirituelle dans la bouche de comédiens étonnants qui se connaissent déjà, puisqu’ils formaient une équipe robuste dans le Déclin de l’empire Américain du même Denys Arcand. Un film d’amis donc, sur des amis qui se sont perdus et qui se retrouvent suite à un triste événement.

Si certes l’accompagnement d’un être vers la mort est un sujet cinématographique qui peut sembler insoutenable (cf. Son frère de Patrice Chéreau), le cinéaste ne fait cependant rien pour accentuer les traits et basculer dans le morbide, le scabreux et les autres écueils détestables. Grâce à son humour, sa joie communicative, le film préfère la légèreté aux lourdes situations. Si bien qu’à force de trop vouloir jouer la carte de la légèreté, les dix premières minutes du film laissent présager le pire dans le genre «sitcom» avec situations artificielles et dialogues affectés à la clé. Progressivement, le ton se fait plus cru, joyeux et enfin naturel.