SYNOPSIS :
Ryu est un ouvrier sourd et muet, dont la soeur est en attente
d'une opération chirurgicale. Son patron, Dongjin, est divorcé
et père d'une petite fille. Young-Mi, la fiancée de Ryu, est
une activiste gauchiste. Lorsque Ryu perd son emploi et voit
diminuer les chances d'opération de sa soeur, elle lui propose
de kidnapper la fille de Dongjin. La rançon obtenue servirait
à pouvoir soigner la soeur de Ryu. Mais le plan parfait tourne
à la catastrophe... |
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LES MATINS NE SONT PLUS
CALMES EN COREE !
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Il y a un an, Gaspar Noé sortait Irréversible,
une histoire d’amour bouleversante et magnifique dans laquelle
une femme sauvagement violée dans un tunnel était vengée par
son homme et un ex. Présentés en même temps au festival de
Cannes 2002, Sympathy for Mr Vengeance et Irréversible
sont deux films qui traitent du même thème, celui de la
vengeance et de ses conséquences. En surface, ils possèdent
suffisamment de scènes chocs et de détails nébuleux pour alimenter
les polémiques. En profondeur, ce sont des oeuvres intelligentes
qui peignent une réalité cauchemardesque et montrent comment
un événement dramatique va mettre en interaction deux mondes
apparemment distincts d’un point de vue social. Les points
communs entre les deux fictions sont tels qu’on peut se demander
ce que Sympathy For Mr Vengeance aurait donné si le
sens de la narration avait été inversé. Singulièrement, il
n’aurait peut-être pas eu la même force tant la linéarité
du film sert et illustre son propos.
Telles quelles, les trente premières minutes du film sont
insupportables. Entre le son inutilement bruyant et un rythme
anormalement apathique, on se demande pourquoi le cinéaste
met autant de temps à installer les personnages, le contexte
et l’atmosphère. En réalité, tout fonctionne en crescendo.
La tension devient intense au fur et à mesure que le rapprochement
entre les deux histoires s’effectue, un peu à la manière de
Chien Enragé (1949) d’Akira Kurosawa, autre magnifique
illustration d’une confrontation sociale brutale dans laquelle
un policier se lance à la poursuite du voleur de son arme
et côtoie la misère d’un pays dévasté.
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Les 90 minutes qui suivent justifient l’attente
et se révèlent d’une efficacité à toute épreuve. Toutes les
séquences qui la constituent sont presque anthologiques, d’une
puissance à la fois ultra violente et viscérale, toujours
en cohérence avec le sujet. Les critiques ont pour habitude
de déceler une apologie de l’autodéfense tangible dans pléthore
de films traitant de la justice personnelle. Cette remarque
est parfaitement inappropriée pour Sympathy For Mr Vengeance
puisque la vengeance est montrée ici comme un point de
non-retour absurde où toute blessure infligée à l’autre sera
immédiatement vengée par la suite.
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