SYNOPSIS :
Isabelle, jeune élève infirmière,
fait un stage dans le service de chirurgie où travaille sa cousine
Véronique. La nuit, dans les couloirs du grand hôpital, elle
croise le docteur Philipp. Prise de vertige, elle s’évanouit
devant lui. Dans les jours qui suivent, alors que ses malaises
se répètent, Isabelle est de plus en plus intriguée par ce chirurgien
qui semble hanter l’hôpital, de jour comme de nuit, et qui s’intéresse
de près à ses troubles. Elle est persuadée qu’il cache quelque
chose : elle a raison. |
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UN TRES BEAU CRIME FRANÇAIS
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Explicitement ou non, Qui a tué
Bambi? confirme l’avancée spectaculaire du genre fantastique
dans l’Hexagone qui, cette année, s’est exprimé sous des
formes à la fois éclectiques, novatrices et riches. C’est
surtout le premier long-métrage de Gilles Marchand, un jeune
cinéaste essentiellement connu pour sa contribution aux
scénarios des Sanguinaires (de Laurent Cantet) et
de Harry, un ami qui vous veut du bien (de Dominik
Moll), deux films où déjà, un récit ordinairement ancré
dans la réalité (un réveillon de l’an 2000; des retrouvailles
entre deux vieux copains) furète progressivement vers un
fantastique ouaté, pernicieux et discret. Le titre de son
nouveau film est un oxymoron séduisant qui annonce la couleur
paradoxalement sanglante de son histoire : d’un côté, il
évoque la pureté et l’innocence d’un classique de Disney;
de l’autre, le machiavélisme, les sous-entendus obscurs
et la perversité d’un Hitchcock.
Ces deux références ne sont pas anodines puisqu‚elles fonctionnent
en corrélation : si elles conditionnent le spectateur à
une intrigue sombre et ténébreuse, elles mettent surtout
en valeur la personnalité d’Isabelle, la jeune infirmière,
baptisée « Bambi », dont les sentiments deviennent de plus
en plus exacerbés. Sensiblement, elle est attirée par ce
qui est obscur, comme nous le montrent ses visions oniriques
répétées. Cela a des conséquences inconscientes sur son
comportement : elle néglige son petit ami pour s‚intéresser
de plus près au docteur Philipp qui l’intrigue et dont elle
tombe secrètement amoureuse. Cette thématique classique
(l’attirance du mal, le bouleversement intérieur d’un personnage
en proie au désir, au mystère et à l’inconnu) est présentement
transcendée par une profusion d’éléments positifs allant
de la beauté de la photographie à la méticulosité de la
mise en scène.
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