SYNOPSIS :
L’adaptation cinématographique de To the Is-land, An
angel at my table et The Envoy from Mirror City,
récits autobiographiques de la célèbre écrivain néo-zélandaise
Janet Frame, permet à Jane Campion de réaliser son plus beau
portrait de femme, teinté de candeur, de laideur et de marginalité.
Les trois volets de sa vie - enfance, adolescence et âge adulte
- forment un triptyque qui retrace la genèse d’un écrivain hors
pair, longtemps considérée comme folle, aussi étrange et différente
que la couleur rousse de ses cheveux. Sur un fonds pictural
de paysages hauts en couleur de Nouvelle-Zélande, la cinéaste
renoue avec son pays natal et sa propre enfance. |
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Femme, poète et monstre
Incomprise, recluse, isolée et traitée
comme un monstre par les autres enfants, voici le lot des
premières années de la petite Janet Peterson Frame, incarnée
par l’excellente Kerry Fox dans la seconde partie du film,
de loin la meilleure. La vocation de poète de Janet, si
elle devait avoir une couleur, serait le rouge : rouge
symbole de désir et de mort, rouge comme le sang de ses
premières règles, dont elle garde les linges souillés. Rouge
de ses cheveux qui se détachent sur l’herbe vert pomme
des champs qui entourent la maison isolée. Ses seuls amours
littéraires la condamnent précocement à la solitude existentielle
de l’artiste.
Comme dans Sweetie, la femme si différente est assimilée
par son entourage à un véritable monstre qu’il faut exclure
par tous les moyens de la société.
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