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Kiss of life (c) D.R.

Kiss of life va à l'encontre de ce principe tout bête, mais pourtant primordial. À la sortie de ce film, moment parfois très rapproché de son début pour certains, toute personne normalement constituée aura la désagréable impression d'avoir sa journée irrémédiablement gâchée. Tout ça pour avoir fait son malin et être aller voir un film pour la simple raison qu'il était soutenu bien haut par quelques amis dépressifs ou quelques critiques suicidaires ! Chaque plan de Kiss of life pèse trois tonnes, à chaque mouvement de caméra il semble que reposent sur les épaules du cadreur tous les maux de la Terre depuis sa genèse, à chaque travelling les acteurs avancent à la vitesse de vieillards subissant de plein fouet une nouvelle canicule. Sans parler d'un scénario d'un morbide rare où comme pour une bonne vingtaine de films sortis ces trois dernières années un décédé observe les vivants de son entre-deux-mondes.

Et pourtant, Kiss of life contient quelques éléments intéressants. L'interprétation de Peter Mullan est ainsi remarquable, pour ce qu'il a à faire, c'est-à-dire tirer la tronche, traverser l'Europe et pleurer à la toute fin. Mais est-ce une nouveauté, tellement l'acteur anglais transcende ses personnages pour les rendre inoubliables. Vous vous souvenez du père dans The Magdalene Sisters ? Certainement. Et pourtant, il n'est à l'écran que cinq minutes. L'expression même du talent. L'interprétation d'Ingeborga Dapkunaite est toute aussi bonne, pour ce qu'elle a faire c'est-à-dire tirer la tronche, s'effondrer sous les roues d'une voiture et jouer au fantôme. Et là, par contre, c'est une vraie découverte. En effet, à part le Soleil trompeur de Mikhalkov, cette comédienne lituanienne n'avait jusque-là pas beaucoup fait parler d'elle.

  Kiss of life (c) D.R.

Même le scénario recelait des problématiques suffisamment riches pour déboucher sur un film qui tienne la route. Le décalage entre un mari en mouvement à travers l'Europe et une femme stationnée à Londres; la présentation d'un homme travaillant dans l'humanitaire, le héros moderne dans toute sa splendeur, en proie à des tourments sentimentaux on ne peut plus banals; l'éloignement en amour et ses effets dévastateurs; les sacrifices personnels qu'impliquent l'engagement dans une O.N.G... etc. De bonnes idées. Des thèmes d'autant plus captivants qu'ils sont rarement traités par les cinéastes. Mais combien soient réelles ces qualités ne change rien à l'affaire. Le pathos est incontournable, omniprésent. Il infeste chaque action, chaque dialogue, tuant tout intérêt sur son passage. Émily Young rate son premier film pour avoir oublié que faire du cinéma, c'est déclarer son amour à la vie. Et non encourager à l'usage du Prozac.



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Titre
: Kiss of life
Réalisateur : Émily Young
Scénariste : Émily Young
Acteurs : Ingeborga Dapkunaite, Peter Mullan, David Warner, James E. Martin, Millie Findlay
Directeur de la photographie : Wojciech Szepel
Ingénieur du son : Ronald Bailey
Distribution internationale : Celluloïd Dreams
Distribution France : Haut et Court
Production : Haut et Court, Wild Horses Films, BBC Films
Date de sortie : 07 Janvier 2004
Pays : UK, France
Année : 2003
Durée : 1h 26mn