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Kiss of life (c) D.R.

Laissant l'aspect ludique et la manipulation rusée aux maîtres de l’angoisse, Young approfondit les thèmes de l’amour et de la seconde chance, trop souterrains dans un film comme Sixième Sens de Shyamalan, où le personnage incarné par Bruce Willis voulait se faire pardonner de sa femme en correspondant avec elle à travers ses rêves. C’était une piste intéressante, restée au second plan, que la réalisatrice reprend à son compte (la mère morte dialogue avec ses enfants pendant leurs nuits). Cette option très risquée fonctionne toutefois à double tranchant : ce qui devient lisse fait perdre en ambiguïté (et en suspens). Cela s’en ressent dans la narration qui souffre par moments de quelques passages à vide et de redondances diverses.

Implicitement, le film propose le portrait touchant d’une femme désemparée qui doit gérer une famille décomposée : un père absent qui se trouve à l’autre bout du monde alors que les siens ont besoin de son amour ; un papy sénile attristé depuis la mort de sa femme ; des enfants turbulents qui passent leur temps à créer des ennuis… Et cette maman dépressive qui essaye de masquer sa mélancolie avec le sourire, tentant de lutter contre l’âpreté des jours qui passent et de véhiculer une bonne image de la famille auprès des voisins du quartier. Avant de mourir, elle se rend compte que l’amour est partout, sauf chez elle. Son accident va sonner comme une fatalité : à la suite de son décès, les membres de la famille vont réapprendre à communiquer entre eux alors qu’ils étaient réfugiés dans un égoïsme agressif. C’est ici que se cache la plus belle idée du film : le personnage décédé pourra enfin quitter le monde en paix que lorsqu’il aura vu se réaliser ce qu’il souhaitait (la réconciliation d’une famille dispersée) et l’impression d’avoir fait quelque chose de bien dans sa vie. Le bonheur des autres suffira à faire son bonheur.

  Kiss of life (c) D.R.

Il manque toutefois quelque chose au film pour que l’adhésion fonctionne. Les comédiens font ce qu’ils peuvent pour donner vie aux personnages (certains allant même à la limite du sur-jeu) mais faute d’expérience, Emily Young n’évite pas la lourde machine du pathos avec une musique omniprésente et des séquences qui cherchent plus à tirer les larmes qu’à faire avancer le récit. De fait, Kiss of Life stagne, faiblit, reste trop incertain. Il est certes fier de son idée de base, mais ne semble pas toujours capable de développer une histoire viscérale et substantielle. Cette scorie conséquente donne lieu à de grands moments de flottement qui gâchent partiellement certains thèmes, pourtant universels et tragiques, comme la peur de mourir et l’angoisse de laisser les siens sans avoir pu leur dire une dernière fois « je t’aime »…



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Titre
: Kiss of life
Réalisateur : Émily Young
Scénariste : Émily Young
Acteurs : Ingeborga Dapkunaite, Peter Mullan, David Warner, James E. Martin, Millie Findlay
Directeur de la photographie : Wojciech Szepel
Ingénieur du son : Ronald Bailey
Distribution internationale : Celluloïd Dreams
Distribution France : Haut et Court
Production : Haut et Court, Wild Horses Films, BBC Films
Date de sortie : 07 Janvier 2004
Pays : UK, France
Année : 2003
Durée : 1h 26mn