SYNOPSIS :
Début août 1989. Un demandeur d'asile africain prénommé Otomo
frappe un contrôleur de métro qui l'avait pris en grippe. 8
août 1989. Ce même Otomo tue deux policiers à Stuttgart et en
blesse quelques autres avant d'être abattu. Qu'a-t-il pu bien
se passer entre ces deux évènements ? |
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Situation irrégulière
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Avec Otomo, Frieder Schlach
a choisi de traiter un fait divers en film. En août 1989,
un immigré d'origine africaine tue deux policiers qui s'apprêtaient
à l'interpeller. L'affaire secoue la ville de Stuttgart.
Dix ans plus tard, le réalisateur allemand revient sur ce
drame. En en développant forcément le déroulement connu,
car à part les tenants - Otomo est en situation irrégulière
et s'est heurté à un contrôleur dans le métro - et les aboutissants
- la tuerie finale - le parcours de l'Africain reste inconnu.
Loin de se plonger dans les méandres de l'âme humaine, de
faire dans le psychologisme aigu pour conclure que décidément
l'homme est un animal bien étrange, voire un monstre en
puissance, Frieder Schlach se sert du fait divers pour analyser
la société. S'écartant du personnel pour toucher le général.
En quelques scènes présentées avec une simplicité crédible,
sans surlignage excessif, le réalisateur d'Otomo résume
la vie d'un immigré. L'attente dans une boîte d'intérim
pour trouver un petit boulot et assurer le quotidien, le
quotidien justement passé dans un hôtel miteux avec pour
voisins d'autres échoués de l'ultra-libéralisme, le racisme
ambiant symbolisé par le comportement du contrôleur et celui
de certains policiers, et puis surtout ce vide. Otomo ne
fait qu'aller que d'un point à un autre, sans attaches,
sans amis, dans une ville qui est encore plus anonyme que
pour ces habitants. Les passages où ce héros atypique erre
dans le métro, marche dans la rue, sont parmi les plus réussis
du film. L'image est un peu crade, le grain visible, la
lumière crue : on est proche du documentaire.
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