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Otomo (c) D.R. OTOMO
de Frieder Schlach
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Début août 1989. Un demandeur d'asile africain prénommé Otomo frappe un contrôleur de métro qui l'avait pris en grippe. 8 août 1989. Ce même Otomo tue deux policiers à Stuttgart et en blesse quelques autres avant d'être abattu. Qu'a-t-il pu bien se passer entre ces deux évènements ?

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Situation irrégulière

  Otomo (c) D.R.

Avec Otomo, Frieder Schlach a choisi de traiter un fait divers en film. En août 1989, un immigré d'origine africaine tue deux policiers qui s'apprêtaient à l'interpeller. L'affaire secoue la ville de Stuttgart. Dix ans plus tard, le réalisateur allemand revient sur ce drame. En en développant forcément le déroulement connu, car à part les tenants - Otomo est en situation irrégulière et s'est heurté à un contrôleur dans le métro - et les aboutissants - la tuerie finale - le parcours de l'Africain reste inconnu. Loin de se plonger dans les méandres de l'âme humaine, de faire dans le psychologisme aigu pour conclure que décidément l'homme est un animal bien étrange, voire un monstre en puissance, Frieder Schlach se sert du fait divers pour analyser la société. S'écartant du personnel pour toucher le général.

En quelques scènes présentées avec une simplicité crédible, sans surlignage excessif, le réalisateur d'Otomo résume la vie d'un immigré. L'attente dans une boîte d'intérim pour trouver un petit boulot et assurer le quotidien, le quotidien justement passé dans un hôtel miteux avec pour voisins d'autres échoués de l'ultra-libéralisme, le racisme ambiant symbolisé par le comportement du contrôleur et celui de certains policiers, et puis surtout ce vide. Otomo ne fait qu'aller que d'un point à un autre, sans attaches, sans amis, dans une ville qui est encore plus anonyme que pour ces habitants. Les passages où ce héros atypique erre dans le métro, marche dans la rue, sont parmi les plus réussis du film. L'image est un peu crade, le grain visible, la lumière crue : on est proche du documentaire.