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Schussangst (c) D.R. FESTIVAL DE TORONTO 2003
FESTIVAL DE
SAN SEBASTIEN 2003
CONCHA D'ARGENT

SCHUSSANGST

de Dito Tsintsadze
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Lukas est objecteur de conscience. Son quotidien se résume à porter des repas à des personnes dépendantes. Jusqu'au jour où il croise une jeune femme dans un bus qui lui demande son aide. Isabella - c'est ainsi qu'elle s'appelle - devient son amie, puis son amante. Mais la relation incestueuse qu'elle entretient avec son beau-père déclenche en Lukas une jalousie destructrice qui va le pousser au crime.

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Dans la ligne de mire

  Schussangst (c) D.R.

Il est rare dans ces temps de normalisation rampante qu'un film surprenne. Pour les trois quarts des longs-métrages qui sortent sur les écrans, les mécanismes narratifs sont les mêmes, les procédés dramatiques sont identiques. Bien sûr, il est bien difficile de faire toujours du neuf, et parfois le vieux donne des films magnifiques. Mais, tout de même, l'envie d'entrer dans des univers cinématographiques très personnels se retrouve souvent frustrée. Et, juste retour des choses, les réalisateurs qui développent derrière leur caméra une vision subjective du monde loin des codes établis et des normes pré-fabriquées remportent généralement un succès mérité auprès d'un public qui n'est pas dupe. Espérons qu'un tel sort atteigne Schussangst, si ce film de Dito Tsintsadze arrive un jour sur les écrans français.

Schussangst est un petit ovni. Un truc bizarre assez difficile à décrire tellement les émotions ressenties tout au long de l'heure trois quarts que dure le film sont variées et contradictoires. Tout commence comme une chronique sociale. Lukas, le personnage principal, est profondément asocial. Il vit seul, n'a pas d'amis, passe son temps à regarder le mode extérieur par la vitre du bus au lieu d'y prendre part. Objecteur de conscience, il doit en contrepartie porter des repas à des personnages âgées dépendantes. Mais, en une scène, on comprend que ce n'est pas dans cette structure qu'il va se faire des amis. À la pause de midi, il tente de communiquer avec ses collègues, mais y renonce la seconde suivante comme si cette perspective lui coûtait bien trop.