SYNOPSIS
: Lukas est objecteur de conscience. Son quotidien se résume
à porter des repas à des personnes dépendantes. Jusqu'au jour
où il croise une jeune femme dans un bus qui lui demande son
aide. Isabella - c'est ainsi qu'elle s'appelle - devient son
amie, puis son amante. Mais la relation incestueuse qu'elle
entretient avec son beau-père déclenche en Lukas une jalousie
destructrice qui va le pousser au crime. |
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Dans la ligne de mire
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Il est rare dans ces temps de normalisation
rampante qu'un film surprenne. Pour les trois quarts des
longs-métrages qui sortent sur les écrans, les mécanismes
narratifs sont les mêmes, les procédés dramatiques sont
identiques. Bien sûr, il est bien difficile de faire toujours
du neuf, et parfois le vieux donne des films magnifiques.
Mais, tout de même, l'envie d'entrer dans des univers cinématographiques
très personnels se retrouve souvent frustrée. Et, juste
retour des choses, les réalisateurs qui développent derrière
leur caméra une vision subjective du monde loin des codes
établis et des normes pré-fabriquées remportent généralement
un succès mérité auprès d'un public qui n'est pas dupe.
Espérons qu'un tel sort atteigne Schussangst, si
ce film de Dito Tsintsadze arrive un jour sur les écrans
français.
Schussangst est un petit ovni. Un truc bizarre assez
difficile à décrire tellement les émotions ressenties tout
au long de l'heure trois quarts que dure le film sont variées
et contradictoires. Tout commence comme une chronique sociale.
Lukas, le personnage principal, est profondément asocial.
Il vit seul, n'a pas d'amis, passe son temps à regarder
le mode extérieur par la vitre du bus au lieu d'y prendre
part. Objecteur de conscience, il doit en contrepartie porter
des repas à des personnages âgées dépendantes. Mais, en
une scène, on comprend que ce n'est pas dans cette structure
qu'il va se faire des amis. À la pause de midi, il tente
de communiquer avec ses collègues, mais y renonce la seconde
suivante comme si cette perspective lui coûtait bien trop.
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