Le poids des images, le choc des paupières

Au cinéma, la musique justifie souvent le recours aux reconstitutions historiques. D'Amadeus à Le Roi danse, les compositeurs classiques occupent régulièrement le rang de personnage principal. Avec plus ou moins de bonheur. Dans Une offrande musicale, Dominique de Rivaz décide de plonger le spectateur en plein XVIIIe siècle, au moment où le déjà célèbre Jean-Sébastian Bach rencontre une autre star de l'époque, le roi de Prusse Frédéric II. Conseillée par un ami musicologue, la réalisatrice suisse a voulu raconter cette semaine où l'histoire de la musique a croisé celle de la politique, ces quelques jours qui ont conduit à l'élaboration d'un morceau mondialement célèbre, Une offrande musicale.

La démarche est didactique. Un peu trop d'ailleurs. Une offrande musicale aurait sans problème sa place dans les salles de cours de quelques professeurs d'histoire - voire de musique - désireux de transmettre leur savoir par l'image afin d'éviter l'ennui qui touche bon nombre d'élèves après l'absorption massive de polycopiés ou la lecture intensive de livres spécialisées. Malheureusement, le film de Dominique de Rivaz risque de desservir les bonnes intentions de ces profs cherchant à diversifier leur enseignement. En effet, par rapport à leurs traditionnels exercices de copies d'après des cours plus ou moins magistraux, les élèves ne vont pas gagner au change avec Une Offrande musicale. Tellement ce long-métrage plongerait dans le plus profond des sommeils le pire des insomniaques.