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Le Convoyeur (c) D.R. LE CONVOYEUR
de Nicolas Boukhrief
Par Guillaume SERRES


SYNOPSIS : Alexandre Demarre (Albert Dupontel) se présente un matin au centre-fort de la société Vigilante, en banlieue parisienne, pour entamer sa première journée de travail. Cette compagnie de transport de fonds, victime de trois braquages annuels meurtriers dont aucun témoin n’a pu réchapper, est au bord du rachat par une entreprise américaine. A quelques jours des fêtes de fin d’année, les convoyeurs sont nerveux, au bord de la déprime, de la résignation ou de la grève. Demarre découvre des personnalités différentes : Jacques (Jean Dujardin), qui garde son calme et son sang-froid ; Nicole (Claude Perron), dure à cuire et seule femme de Vigilante transportant des fonds ; « La Momie » (Philippe Laudenbach), doyen local porté sur la bouteille ; Bernard (François Berléand), vieux dépravé prêt à en découdre avec ceux qui auront la mauvaise idée de tirer sur son fourgon… Demarre entretient quant à lui le mystère sur son passé : chômeur, ayant « travaillé dans une banque »… Personne ne connaît son parcours en détail, ni ses réelles motivations…

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POINT DE VUE

  Le Convoyeur (c) D.R.

Noir, gris, bleu cyan ou marine sont les coloris qui ressortent du dernier film de Nicolas Boukhrief. Ceux que l’on garde à l’esprit. Couleurs des yeux de Claude Perron, couleurs dominantes au centre-fort, couleurs des coffres et fourgons blindés, des uniformes des convoyeurs et de leurs armes. Tons sombres et métalliques, associés au milieu ouvrier, au quotidien de ceux qui se lèvent tôt sans pour autant que le monde leur appartienne. Plutôt frustrant lorsque leur métier consiste à transporter ce qui le fait tourner, ce monde ! Tonalité correspondant au paysage et au quotidien des habitants de ces banlieues passées du rouge politique au noirâtre anarchique. Couleurs de ce « triste décor » (1) « où les roses n’osent plus éclore » (2) et où certains veulent faire en sorte que le monde leur appartienne, justement. Par tous les moyens.

Ni roses, ni rose bonbon donc dans ce tragique et violent policier. L’humour auquel on peut s’attendre à la lecture au générique de noms évoluant dans un registre plutôt comique – Dupontel, Dujardin, Berléand – ne prédomine (heureusement) pas. Seuls le phrasé et les dialogues argotiques des personnages principaux, propres à un verbiage populaire peut-être un peu convenu mais que l’on imagine bien chez les convoyeurs, arrachent quelques sourires. Une poignée de scènes introduisent également un certain comique de situation : Bernard et « La Belette » (Julien Boisselier) qui initient Alexandre à leur indolence et au joint via un fusil à pompe improvisé calumet, la nervosité du héros qui manque de tirer sur un petit chien, le coup de feu malheureux tuant la mauvaise personne…