SYNOPSIS
: Alexandre Demarre (Albert Dupontel) se présente un matin au
centre-fort de la société Vigilante, en banlieue parisienne,
pour entamer sa première journée de travail. Cette compagnie
de transport de fonds, victime de trois braquages annuels meurtriers
dont aucun témoin n’a pu réchapper, est au bord du rachat par
une entreprise américaine. A quelques jours des fêtes de fin
d’année, les convoyeurs sont nerveux, au bord de la déprime,
de la résignation ou de la grève. Demarre découvre des personnalités
différentes : Jacques (Jean Dujardin), qui garde son calme
et son sang-froid ; Nicole (Claude Perron), dure à cuire
et seule femme de Vigilante transportant des fonds ; « La
Momie » (Philippe Laudenbach), doyen local porté sur la
bouteille ; Bernard (François Berléand), vieux dépravé
prêt à en découdre avec ceux qui auront la mauvaise idée de
tirer sur son fourgon… Demarre entretient quant à lui le mystère
sur son passé : chômeur, ayant « travaillé dans une
banque »… Personne ne connaît son parcours en détail, ni
ses réelles motivations… |
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POINT DE VUE
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Noir, gris, bleu cyan ou marine sont
les coloris qui ressortent du dernier film de Nicolas Boukhrief.
Ceux que l’on garde à l’esprit. Couleurs des yeux de Claude
Perron, couleurs dominantes au centre-fort, couleurs des
coffres et fourgons blindés, des uniformes des convoyeurs
et de leurs armes. Tons sombres et métalliques, associés
au milieu ouvrier, au quotidien de ceux qui se lèvent tôt
sans pour autant que le monde leur appartienne. Plutôt frustrant
lorsque leur métier consiste à transporter ce qui le fait
tourner, ce monde ! Tonalité correspondant au paysage et
au quotidien des habitants de ces banlieues passées du rouge
politique au noirâtre anarchique. Couleurs de ce « triste
décor » (1) « où les roses n’osent plus éclore »
(2) et où certains veulent faire en sorte que le monde leur
appartienne, justement. Par tous les moyens.
Ni roses, ni rose bonbon donc dans ce tragique et violent
policier. L’humour auquel on peut s’attendre à la lecture
au générique de noms évoluant dans un registre plutôt comique
– Dupontel, Dujardin, Berléand – ne prédomine (heureusement)
pas. Seuls le phrasé et les dialogues argotiques des personnages
principaux, propres à un verbiage populaire peut-être un
peu convenu mais que l’on imagine bien chez les convoyeurs,
arrachent quelques sourires. Une poignée de scènes introduisent
également un certain comique de situation : Bernard
et « La Belette » (Julien Boisselier) qui initient
Alexandre à leur indolence et au joint via un fusil
à pompe improvisé calumet, la nervosité du héros qui manque
de tirer sur un petit chien, le coup de feu malheureux tuant
la mauvaise personne…
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