Le professeur séduit alors la jeune
femme. Ils font l’amour. Scène cruciale. Iñarritu joue sur
l’érotisme pour faire comprendre au spectateur dans quel
processus de culpabilisation les personnages sont placés.
Les voilà tous les deux dans le lit conjugal, et même si
Michael est mort, sa femme a toujours l’impression qu’elle
est en train de le tromper en se donnant du plaisir avec
un autre homme. Et que penser des deux petites filles ?
Si elles survivent dans un au-delà quelconque, comment considère-t-elle
leur mère ?
Iñarritu a ainsi très bien envisagé les doutes, les peurs
qui ravagent les veufs retrouvant l’amour tant sexuel que
spirituel.
Utilisant la caméra à l’épaule sans pour autant tomber dans
l’excès de « reconstitution artificielle du cinéma
documentaire » au profit d’une fiction, Iñarritu s’attache
laisser le champ libre à ses comédiens. Les silences ne
sont pas coupés. Le film respire. Le réalisateur justifie
ce choix en disant que, voulant rendre les actions le plus
possible de la manière dont il les voit, il serait d’utiliser
une dolly ou même un simple pied. « Je ne suis pas
un trépied ambulant », affirme-t-il. Avec justesse.
Il ne se prive pas non plus de quelques effets tels une
sous-exposition de son image.
Après Amours Chiennes, Iñarritu frappe une fois de
plus son spectateur par un sujet fort et extraordinairement
mené, sans toutefois le brusquer. Qu’attendent les spectateurs
pour s’y précipiter ?
Titre : 21
grammes Réalisateur
: Alejandro González Inárritu Scénariste
: Guillermo Arriaga Acteurs :
Sean Penn, Benicio Del Toro, Naomi Watts, Charlotte
Gainsbourg Compositeur
: Gustavo Santaolalla Directeur de la photographie
: Rodrigo Prieto Chef monteur
: Stephen Mirrione Producteur
: Alejandro González Inárritu, Ted Hope Production
: Focus Features Distribution
: ARP Sélection Date de sortie
: 21 janvier 2004