Par
Feriel BEN MAHMOUD
Auteur-réalisatrice
de films documentaires
SYNOPSIS:
Amine, trente ans, qui a choisi le combat humanitaire après
des moments difficiles, Papy, soixante-deux ans, ancien directeur
d'une société de transport mis prématurément a la retraite et
Jérôme, a peine sorti d'une adolescence difficile, partent seuls
au volant de leur trente-huit tonnes pour une mission humanitaire
a destination de l'Arménie. Ils doivent rejoindre Erevan après
plusieurs semaines de route a travers l'Allemagne, la Pologne,
l'Ukraine, la Russie et la Georgie, et doivent affronter de
multiples difficultés politiques et climatiques.
Au cours de l’hiver 1995, trois
camions de l’association humanitaire EquiLibre partent de
Paris à destination d’Erevan, capitale de l’Arménie. Le
convoi est conduit par trois routiers, d’âge et de parcours
différents : Amine, Michel le retraité dit « Papy »,
et Jérôme, le benjamin. Patrice Chagnard nous livre des
portraits de ces hommes, avec en arrière plan le tableau
de tout un monde, celui de l’Europe de l’Est après la chute
du communisme.
On suit ces trois solitaires en quête d’un ailleurs, au
volant de leurs 38 tonnes, traversant les frontières de
l’ex-Union soviétique. Un voyage qui nous mène de la Pologne
à l’Arménie en passant par la Russie, au cours duquel on
découvre le délabrement de ces régions à la dérive. Durant
ce long trajet hivernal, les camions sillonnent des routes
difficiles, des contrées hostiles, grises et glacées, en
pleine guerre de Tchétchénie, avec l’angoisse omniprésente
d’avancer coûte que coûte. A côté de la boue, des paysages
désespérés, la caméra parvient pourtant à capter la beauté
d’un vol de corbeaux.
Les chauffeurs, qui communiquent par radio, forment une
véritable équipe. Ils vivent des moments forts d’amitié
mais également d’inévitables moments de tension, liés aux
conditions de ce voyage : la présence militaire dans
les régions traversées, le danger tout proche, les contrôles,
les longues heures d’attente.On parvient peu à peu
à percevoir ce plaisir immense et difficile de partir à
l’aventure, de vaincre chaque jour une étape, de dépasser
ses propres limites.
Lorsque le convoi arrive enfin à Erevan on découvre les
caisses transportées, mais finalement, le contenu des camions
importe peu. « Ce qui est dans les camions est aux
Arméniens. Le reste nous appartient » nous dit Amine.