L’objectif du film n’est
pas d’expliquer les événements justifiant ce voyage à but humanitaire
vers l’Arménie : c’est du voyage lui-même qu’il est question
ainsi que des raisons qui poussent ces hommes à s’y engager.
En posant son regard sur Amine, Jérôme et « Papy »,
le réalisateur essaie de percevoir leurs motivations profondes.
L’installation de la caméra en cabine permet de créer un climat
d’intimité avec les conducteurs, qui se dévoilent peu à peu.
Les trois chauffeurs ont le regard fixé sur la route. Ils sont
concentrés, mais également rêveurs. Qu’est-ce qui anime ces
hommes ? Que fuient-ils ? A travers ce long voyage, Patrice
Chagnard tente de recomposer un morceau de leur histoire personnelle.
Car on se doute bien que le fait d’avoir choisi ce métier n’est
pas simplement lié à l’envie d’aider les autres. Le film essaie
ainsi de nous amener aux sources du dévouement et du partage.
Amine est un personnage attachant, gouailleur, qui est parvenu
à se sortir de l’univers de la drogue. Il est le chef du convoi.
La voix chaude de Cheb Mami qui l’accompagne sur la route enneigée
renvoie à la nostalgie qu’il éprouve pour son Algérie natale.
« Papy » a choisi ce métier en voulant donner un sens
à sa vie après avoir été mis en retraite anticipée. Jérôme,
le révolté, tout juste sorti de l’adolescence, a été perturbé
par des problèmes familiaux.
On s’intéresse aux vies de ces trois personnages, mais on regrette
que le film ne tienne pas jusqu’au bout ses promesses et peine
à nous faire découvrir leurs personnalités, ce qui nous aurait
permis de mieux les comprendre, surtout en ce qui concerne « Papy ».
Titre : Le
Convoi Réalisateur
: Patrice Chagnard Acteurs
: Amine Fatmi, Michel Mathieu, Jérôme Paillon Images
: Raymond Vidonne, assisté de Laurent Quaesaert Son :
Pierre Carrasco, Thierry Moizan Montage
: Dominique Faysse Musique
: Cheb MAMI, No one is innocent, Le Huit de Chœur Coproduction :
Archipel 33, La Sept Arte, France 2 Distribution
: Documentaire sur Grand Ecran