SYNOPSIS :
Dans le sud de l'Espagne, Texas-Hollywood est un village poussiéreux
digne de l'Ouest américain. Vestige de l'âge d'or d'Almeria
où les plus grands cinéastes comme Sergio Leone et John Sturges
sont venus réaliser des films inoubliables, ce décor abandonné
est le théâtre d'un spectacle de cascadeurs mené par Julian,
qui se vante d'avoir été la doublure de Clint Eastwood. Mais
aujourd'hui, ce monde hors du temps est menacé par d'impitoyables
requins de la finance qui veulent le raser pour y ériger un
gigantesque parc d'attractions. Décidé à aller jusqu'au bout,
Julian se munit de huit cents vraies balles... |
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IL ETAIT UNE FOIS TEXAS HOLLYWOOD
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La bande-annonce de 800 Balles
est quelque peu trompeuse : le nouveau film d’Alex de la
Iglesia n’est pas un retour naïf aux westerns spaghettis,
ni même un hommage pompeux aux chefs-d’œuvre du genre. Toute
cette imagerie n’est qu’une toile de fond. Tout ce grand
charivari filmique où des comédiens animent un show dérisoire
dans un no man’s land perdu ne sert que d’arrière-plan à
une histoire simple: celle d’un enfant qui part à la recherche
de son grand-père.
Les clins d’œil au genre sont certes bien présents mais
relativement discrets pour captiver à la fois les aficionados
et les néophytes. Les figures originelles et coutumières
sont également présentes (un pendu, un Cheyenne lanceur
de couteau…). Ces éléments se confondent et s’enrichissent
dans une intrigue éminemment émotionnelle. D’une certaine
manière, ils servent à faire avancer la narration et à compenser
les quelques piétinements de l’intrigue. Ce choc des cultures
et des genres porte ses fruits et dépasse le cadre de la
convention. Cela débouche sur une stimulante mise en abyme
d’un nouveau western, moderne, où les bons sont les comédiens,
les petites gens; les mauvais, la télé et les capitalistes.
Reposant sur un clivage manichéen (inhérent au western),
Alex de la Iglesia construit à travers cet univers spectral
d’attraction pour touristes des rebondissements bien sentis
et des règlements de compte plutôt incisifs. A plusieurs
reprises, on s’aperçoit que le réalisateur est aussi doué
dans le simulacre que dans la peinture des relations humaines.
A tel point que les personnages en deviennent parfois trop
humains, avec des qualités et des défauts trop martelés.
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