Seul un phénomène comme Myers pouvait
en effet relever le défi qui consiste à donner corps à un
personnage dont les 61 pages de farfelues péripéties n’auraient
pas suffit à alimenter un film d’1h30. Selon cette logique,
le trio de scénaristes composé d’Alec Berg, David Mandel et
Jeff Schafer (déjà responsables du script du Grinch),
assiste le Chat d’une poignée de personnages créés pour la
circonstance : Joan, la mère des enfants – qui n’était
auparavant qu’une jambe à la fin du livre, Quinn, le Don Juan
à la petite semaine qui veut la séduire (irrésistible Alec
Baldwin) et surtout Humberfloob, son très snob et très maniaque
patron (Sean Hayes, dans un style pas très éloigné de son
rôle dans la série Will & Grace).
LE CHAHUT DANS LE CHAPEAU
Après un début très proche de Le Grinch dans la comédie
teintée de satire sociale - le film précédent passait à la
moulinette le consumérisme de Noël, celui-là la suburbia
américaine – on rentre dans le vif du sujet à l’arrivée
du Myers chapeauté sous l’œil désapprobateur du poisson familial
imaginé par l’auteur du conte (encore Sean Hayes mais en VO
seulement), et la caméra du réalisateur Bo Welch, qui signe
là avec brio son premier long métrage.
Au menu : décoration domestique,
chansons, cour de cuisine façon télé-achat, comment réparer
un canapé, une course-poursuite, un voyage dans une dimension
parallèle et la présence indispensable de Bidule 1 et Bidule
2, deux incontrôlables petites créatures sans lequel le show
du chat chahuteur ne serait pas complet. N’oublions pas enfin
le véhicule personnel du Chat qui remise la Batmobile et l’Aston
Martin de 007 au rang de voitures d’enfant (c’est le Chat
lui-même qui veut que l’on écrive ça).
Résultat : 90 minutes de folles et merveilleuses aventures
dignes de Mary Poppins, Chitty Chitty Bang Bang
ou Un monde fou, fou, fou. L’univers enchanté, flamboyant
et sensible du Dr. Seuss est admirablement servi depuis Le
Grinch par une équipe de production respectueuse et des
artistes ravis de participer aux adaptations de monuments
de la pop culture d’outre-atlantique.
Petits et grands se laisseront prescrire sans difficulté cette
ordonnance du docteur rédigée dans une Version Française impeccable
(adaptation de Michel Berdah, direction de Barbara Tissier)
avec un Emmanuel Curtil dans une forme magistrale sur les
pitreries de Mike Myers et une narration interprétée avec
une élégance appropriée par Gérard Rinaldi. (2)
1) Début librement traduit par l’auteur
de cet article 2) Pour le carton
se reporter avec profit au forum de La Gazette
du doublage
Titre : Le Chat
chapeauté / The Cat in the hat Réalisateur : Bo Welch Scénario : Alec Berg
& David Mandel & Jeff Schaffer D’après le livre de :
Dr. Seuss Acteurs : Mike
Myers, Alec Baldwin, Kelly Preston, Dakota Fanning,
Spencer Breslin, Amy Hill, Sean Hayes, Sean
Hayes, Danielle Ryan, Clint Howard, Paige Hurd Directeur de la photographie
: Emmanuel Lubezki, A.S.C., A.M.C. Chef décorateur :
Alex Mcdowell Chef monteur : Don
Zimmerman, A.C.E. Chef costumière :
Rita Ryack Créateur maquillages spéciaux
: Steve Johnson Musique : David Newman Casting : Juel Bestrop,
C.S.A. & JEAnne Mccarthy, C.S.A. Producteurs exécutifs
: Eric Mcleod, Gregg Taylor, Karen Kehela Sherwood,
Maureen Peyrot Producteur : Brian
Grazer Sortie : 31
Mars 2004