L’ART DE L’EPHEMERE

Wim Wenders a trouvé son successeur. Tout comme le réalisateur de Buena Vista Social Club et de The Soul of a man, Thomas Riedelsheimer a décidé de filmer l'art. Contrairement à son illustre aîné, il n'a pas choisi de se concentrer sur la musique, mais sur la sculpture. Pour être plus précis sur le travail d'Andy Goldsworthy, artiste écossais adepte du land art. Qu'est-ce que le land art ? Une démarche fascinante qui consiste à créer des œuvres à partir d'éléments naturels. Les sculptures qu'il façonne ont la particularité d'être éphémères, rattrapées par la marée ou dispersées par le vent.

Le film de Thomas Riedelsheimer est très beau. Le montage qu'il a réalisé lui-même est quasi parfait avec un sens du rythme rare. La photographie dont il s'est chargé tout seul est également superbe, d'une qualité rarement atteinte pour un documentaire, genre fauché qui parie souvent plus sur le fond, sur l'intérêt du sujet traité que sur la forme. Le récit dont le réalisateur a lui-même conçu le scénario se divise en quatre parties distinctes. Des plans fixes composés avec minutie et talent qui mettent en scène les sculptures de Goldsworthy dans le paysage. Des interviews plus ou moins en situation où le sculpteur explique son travail avec des mots simples, mais des idées et un recul sur son œuvre particulièrement intéressants. Quelques scènes de l'artiste au milieu de sa famille pour situer le personnage. Et surtout des passages où l'on assiste émerveillé à la mise en place des sculptures temporaires.