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Le casting ? Négatif. Les deux jeunes
actrices principales sont assez remarquables. Seo Min-jung
- qui interprète la petite Jae-young - éclaire le film de
son sourire enfantin. Les scènes de son agonie en seront
d'autant plus saisissantes, comme d'ailleurs l'était un
peu auparavant la vision de son petit corps chétif dans
les bras des hommes sollicitant son amour tarifé. Dans le
rôle de la grande Yeo-jin, Kwak Ji-Min est toute aussi impressionnante.
Plus dans la rétention, plus adulte, moins naïve, si intrigante
dans le calvaire qu'elle s'impose, dans ce désir étrange
de boucler la boucle en couchant avec tous les amants d'une
heure son amie décédée.
Le scénario alors ? Il est forcément en cause vu que les
autres secteurs tiennent leur rang. Pourtant, l'histoire
construite en forme de triptyque est solide. La construction
tripartite n'est pas révolutionnaire, mais elle a sa légitimité.
Souvent, de tels procédés narratifs échouent parce qu'ils
n'arrivent pas à démontrer leur nécessité. Ici, ce n'est
pas le cas. Les passages d'un personnage à l'autre, d'un
point de vue au suivant, se font de manière tout à fait
logique et chaque nouveau temps fait réellement avancer
le récit. Ce qui est rare dans les films adoptant des schémas
similaires. D'ordinaire un personnage ou une histoire priment
sur les autres rendant le film d'un intérêt sinusoïdal.
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Le scénario tient donc la route.
Et c'est justement là son grand défaut. Il reste trop dans
les clous. Samaria déroule sa dramatique sans zigzags,
sans heurts, sans que l'ensemble tangue suffisamment pour
pouvoir y glisser de la vie. Un peu trop pensé, un peu trop
écrit, le récit ne permet pas au spectateur de ressentir
le sens du film. Mais dans cette difficulté à susciter des
émotions, intervient aussi un certain fossé culturel. L'allusion
au bouddhisme, à cette déesse Vasumitra qui convertissait
les hommes après leur avoir fait l'amour, reste assez obscure
pour un indécrottable occidental. Tout cet aspect laisse
froid, faute de background suffisant. En cela, Samaria
est le parfait symbole d'une cinématographie coréenne actuelle
intéressante, ambitieuse, mais qui frôle souvent l'hermétique.
Au risque de susciter l'ennui.
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Titre : Samaria
Réalisation : Kim Ki-duk
Scénario : Kim KI-duk
Acteurs : Lee Uhl, Kwak
Ji-min, Seo Min-jung
Costume et maquillage
: Lim Sueng-hee
Assistant à la réalisation
: Jang Chui-soo
Directeur de la photographie
: Sun Sang-jae
Lumière : Lee Sung-hwan
Montage : Kim Ki-duk
Décor : Kim Ki-duk
Musique : Park Ji
Producteur exécutif :
Kim Dong-joo
Co-producteur exécutif :
Kim Yoon-ho
Producteur : Bae Jeong-min
Sortie : Octobre 2004
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