SYNOPSIS :
Yougoslavie. En plein conflit serbo-croate, dans une petite
ville croate non loin du front. Un habitant serbe est assassiné
par des militaires croates. La police mène l'enquête. Les meutriers
se terrent chez leur mère. Chacun a sa propre perception du
meurtre. |
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QUESTION DE POINT DE VUE
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Pour représenter sur grand écran un
conflit armé, une guerre civile qui plus est, seuls des
cinéastes originaires du pays concerné arrivent à saisir
la réalité des évènements. Le cas de l'Ex-Yougoslavie est
exemplaire. Peu de films évoquent le sujet, mais ce peu
permet de cerner les différences de traitement suivant que
l'on ait vécu le conflit ou non. Dans Harrison's Flowers
- qui est un bon film -, Elie Chouraquie inscrit son histoire
dans cette énième guerre des Balkans, mais l'inscrit selon
un point de vue disons occidental. Chouraqui suit le cheminement
de la femme d'un journaliste anglo-saxon disparu sur le
champ de bataille. Les personnages principaux sont des journalistes
de l'Ouest, anglais ou américains, tandis que les autochtones
civils comme belligérants ne dépassent pas le stade de figurants.
Si l'on prend Warriors, la célèbre fiction télévisuelle
britannique, on retrouve le même positionnement. Cette fois,
les scénaristes suivent des soldats de l'ONU, des Anglais.
Ces deux démarches - celle d'Harrison's Flowers et
de Warriors - sont d'une grande justesse. Il n'y
a pas la prétention de comprendre les raisons qui ont poussé
des populations à s'envoyer des obus dans la tronche alors
qu'elles cohabitaient depuis des décennies. Les deux films
se tiennent à distance du conflit en lui-même. Tel fut le
traitement cinématographique de la guerre en Ex-Yougoslavie
vue par des cinéastes étrangers. Enfin en ce qui concerne
la fiction, car il existe aussi le magnifique documentaire
Yougoslavie : suicide d'une nation qui, lui,
fouille de manière chirurgicale l'enchaînement des causes
qui ont mené à l'horreur. Mais si l'on s'en tient à la fiction
pure et dure les films d'Europe de l'Ouest ou des États-Unis
s'en tiennent à suivre à une position de retrait. Avec plus
ou moins de manichéisme, comme ont pu le montrer plusieurs
films d'actions américains (En territoire ennemi,
etc.) qui en manque de conflit armé dépaysant plaçaient
leur récit en Ex-Yougoslavie.
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