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Feux rouges (c) D.R. FESTIVAL DE BERLIN 2004
Compétition officielle

FEUX ROUGES

de Cédric Kahn
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Un été à Paris. début de week-end. Antoine, agent d'assurance, attend sa femme Hélène, une juriste réputée, dans un café. Ils doivent aller chercher leurs enfants restés dans le sud de la France. Mais sur la route les bouchons se multiplient et Antoine s'énerve de plus en plus. Malgré les avis contraires de sa femme, il s'arrête plusieurs fois dans des bars pour boire de l'alcool. Hélène finit par s'en aller seule, vraisemblablement pour prendre le train. À la radio, on annonce qu'un prisonnier s'est échappé d'une prison toute proche. Après un dernier arrêt dans un bar, Antoine prend un jeune homme étrange en stop.

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QUAND J’ETAIS SUR LA ROUTE

  Feux rouges (c) D.R.

Cédric Kahn poursuit sa progression. Avec Feux rouges, le réalisateur français passe un nouveau cap et s'affirme comme l'un des meilleurs réalisateurs de films noirs de l'Hexagone. Au même niveau que Guillaume Nicloux. C'est vrai qu'en choisissant d'adapter George Simenon le réalisateur de L'Ennui et de Roberto Succo ne prend pas un gros risque. L'œuvre de l'écrivain belge fonctionne parfaitement au cinéma. Les précédentes adaptations cinématographiques et même télévisuelles - avec la plutôt réussie série Maigret où excelle Bruno Cremer - l'ont déjà prouvé. Mais encore fallait-il être à la hauteur du maître belge du roman d'ambiance, et surtout encore fallait-il réussir l'adaptation d'un roman datant de quelques décennies.

Le travail accompli par les scénaristes - Cédric Kahn himself et Laurence Ferreira-Barbosa - accompagnés dans l'aventure par Gilles Marchand qui est en passe de devenir le script doctor attitré du cinéma français - est remarquable. De bout en bout, l'atmosphère très particulière des romans de Simenon est préservée. On retrouve ces personnages moyens qui plongent vers l'horreur avec une obstination hallucinante comme s'ils connaissaient l'épilogue, mais ne voulaient en aucune manière résister à un destin qu'ils jugeaient inéluctable. On pense à Maigret tend un piège où une mère poursuit la série de meurtres initiée par son fils pour lui éviter l'échafaud, alors qu'en fait, elle ne fera que l'y succéder. On pense aussi à Madame Quatre et ses enfants où une femme attend cloîtrée dans une pension de famille que son mari vienne lui régler son compte.