CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCEE
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Un homme rentre chez lui. Il est maquillé
et vêtu d’une robe rouge. Il réclame son enfant. Sa « femme »,
Mati, l’attend, revolver au poing. A côté d’elle sa fille,
Ndèye, porte le nouveau-né. Quelques instants plus tard,
l’homme sort et s’effondre sur le sol. Naago est mort.
Le film retrace un processus, celui de la dégradation d’un
couple, de la rencontre à la fatale séparation. Pourtant,
il ne s’agit pas vraiment d’une romance. Mati, défiante
vis à vis des hommes depuis son divorce, tombe sous le charme
du policier Naago. Elle ne se fait pas d’illusion sur lui,
mais tombe enceinte. Chassée par son père, elle n’a d’autre
choix que de se tourner vers son amant. Après une autre
séparation et la réalisation de son rêve d’ouvrir une gargote,
elle retrouve Naago, ce jusqu’au drame.
Ce couple qui se déchire présente une image bien définie
de l’homme et de la femme. L’homme est violent et dominateur,
au mieux inconséquent et irresponsable. La femme, elle,
doit tout assumer. Et ce pour les enfants. Mati se bat pour
l’avenir de sa fille d’abord, puis pour son futur enfant.
Lorsqu’elle reproche à Naago son infidélité, ce n’est pas
par jalousie, mais par rapport à l’image qu’il donnera à
leur enfant. Car les enfants sont l’avenir, et dans le film,
ils sont l’espoir. Ce n’est pas Naago qui défend Ndèye face
à un groupe d’hommes ivres, mais Samba, petit voisin de
son âge. De même lorsqu’elle donne naissance à un garçon,
Mati, relayée par son amie Ndaxté, lui chante des conseils
qui résonnent comme autant de promesses.