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The Final Cut (c) D.R. THE FINAL CUT
d'Omar Naïm
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Jouets pour privilégiés, les implants Zoë enregistrent votre vie entière. À votre mort, est projeté à vos parents un montage de ces moments capturés sur bande. Alan Hackman est cutter. Il a acquis une certaine renommée dans son métier. Métier qui consiste à découper les concentrés d'existence qui lui sont livrés, à en expurger soigneusement les passages troubles. Mais visionner tant de vies lui pèse de plus en plus. Sa relation avec la belle Delila n'arrive pas à prendre son envol et son passé remonte à la surface.

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FAUSSE BONNE IDEE

  The Final Cut (c) D.R.

La science-fiction est un genre régi par des codes bien précis. Dans le domaine de l'anticipation, la qualité provient souvent de la thématique de départ. Pour que la mayonnaise prenne, pour que le spectateur plonge sans rechigner dans un univers n'ayant par définition plus grand chose de commun avec ce qu'il vit au quotidien, il est nécessaire que l'avènement du futur proposé soit quelque peu crédible, que le lien entre le présent du spectateur et le futur du film ait une certaine probabilité d'existence. Ce critère est d'autant plus important quand l'action du film se situe dans un futur proche. Que la Terre explose en l'an 3065, pourquoi pas. Que le Sénégal envahisse la France en 2030, difficile à croire.

Et c'est dès ce stade, dès la phase d'acceptation de l'histoire, que The Final Cut se dirige tout droit vers l'échec. Ce scénario basé sur des puces enregistreuses implantées dans le cerveau pour récolter toutes les images d'une vie n'est pas très satisfaisant. La nécessité d'avoir ses puces est loin d'être évidente. Proposer une sorte de zapping posthume à ses proches le jour de son enterrement, tel est le but ultime poursuivi par les possesseurs de Zoë. Plutôt mince comme argument. Certes, les homo sapiens modernes adorent plus que tout s'exhiber cathodiquement. Certes, la peur de ne pas laisser de trace, de n'avoir vécu que pour la beauté du geste attire de moins en moins d'adeptes. Mais comment croire que ces bourgeois-bohêmes des temps prochains se trépanent gaiement pour immortaliser leurs souvenirs.