SYNOPSIS :
Une maison à la campagne, un jour de novembre. Silencieux,
dans un coin du jardin, un enfant attend.
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LA
RAISON DU PLUS SIMPLE
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Pourquoi
faire compliqué quand on peut faire simple. Un certain nombre
de réalisateurs français perdent de vue l'essence du cinéma
en bourrant leurs films de références littéraires, théâtrales
ou philosophiques. Ils croient sans doute que cela donne
à leurs œuvres une sorte de légitimité intellectuelle. Mais
ils oublient qu'au cinéma, la vérité se situe dans l'épure.
La sursignifiance est peut-être intéressante au théâtre,
de longs dialogues sont peut-être passionnants dans un texte
philosophique, mais dans un film ces données littéraires
tournent vite à la boursouflure.
Avec La Peur, petit chasseur, Laurent Achard se place
à l'opposé de cette tendance auteuriste si française. Il
concentre dans les neuf minutes que dure son film tout ce
qui fait la richesse et la spécificité du langage cinématographique.
En choisissant de filmer un long plan séquence avec un cadre
ne bougeant pas d'un millimètre, Laurent Achard démontre
de manière phénomènale que le septième art n'a pas besoin
de se réfugier derrière une tutelle littéraire pour toucher
au but. Les mécanismes narratifs qu'il emploie - soit visuels,
soit sonores - sont en effet purement cinématographiques.
La
peur, petit chasseur repose d'abord sur le mouvement.
Les trois personnages principaux - l'enfant, le chien et
la mère - réalisent des trajets propres dans l'espace défini
par le cadre, c'est-à-dire un jardin appartenant à une maison
de pierre apparaissant en fond de plan. L'enfant fera de
nombreux allers-retours dans ce jardin, le chien se baladera
autour de sa niche et la mère ira prendre du linge sur la
corde tendue à cet effet. Mais ces trois personnages n'évolueront
que dans un périmètre borné.
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