SYNOPSIS :
C'est une liaison ancienne
qui a laissé des traces, de plusieurs sortes : s'il n'y a
pas d'amour, des preuves d'amour toutefois subsistent, des
lettres, surtout des photographies. Puis, comme elle était
tombée amoureuse, il est arrivé par la suite que la jeune
femme, très éplorée, tombe malade.
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FILMER POUR NE RIEN DIRE
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Sandrine Rinaldi
a quelque chose de Jean-Luc Godard. Et bien, en voilà une
critique qui commence bien : moins d'une dizaine de mots d'alignés
et déjà une comparaison flatteuse. Du moins, c'est que doivent
penser les fans du réalisateur suisse. Sauf qu'il ne faut
pas voir dans cette comparaison l'affirmation d'une filiation
artistique, d'une similitude dans leur style ou leur mise
en scène. Le rapprochement se base plutôt sur leur manière
commune d'aborder le cinéma et aussi le public. Comme Godard,
Sandrine Rinaldi a l'air de se croire particulièrement intelligente.
Comme Godard, elle a l'air de penser que plus petit sera le
nombre de spectateurs, plus grand sera son génie. Comme Godard,
elle prétend faire du cinéma alors qu'elle en est à des années-lumière.
Tout au long de Mystification, Sandrine Rinaldi démontre
une agaçante propension à se prendre au sérieux. Comme idée
de départ pour ce qui est son premier film, elle choisit d'adapter
un dialogue philosophique de Denis Diderot. Le cinéaste qui
parviendra à faire d'un dialogue philosophique un film intéressant
n'est pas né. Vous imaginez La République de Platon sur grand
écran. Ça n'a pas de sens, ça n'a même aucun intérêt. Tout
ne peut pas être mis en images, car le septième art possède
son langage propre. Il n'est pas possible d'y inclure tout
ce qu'on voudrait sous prétexte que cela ferait classe intellectuellement
parlant. L'opéra et le théâtre ont déjà du mal à rentrer dans
un cadre cinématographique, alors un discours philosophique...
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