SYNOPSIS
: En Bosnie-Herzégovine, durant les années d’après-guerre
civile. Tesanj est une petite ville à majorité musulmane dont
les habitants tentent d’oublier l’horreur du conflit. Faruk
(Enis Beslagic) est un jeune pompier visiblement moderne et
occidentalisé. Mugdim (Izudin Bajrovic), le chef de la police,
est proche des habitants comme on peut l’être lorsqu’on en
côtoie un bon nombre quotidiennement et intimement. Le maire
Husnija (Sasa Petrovic) tutoie facilement ses collègues et
ses administrés… Seulement, derrière l’apparence paisible,
se cache une triste réalité : le policier Zaim (Bogdan
Diklic), père de Faruk, n’a jamais accepté la mort de son
fils aîné Adnan (Feda Stukan), et discute avec son fantôme
entre deux verres d’alcool. Une jeune fille, camarade de son
fils cadet, saute sur une mine. Mugdim est compromis avec
le proxénète Velija (Senad Basic) dans un trafic de prostituées
issues de toute l’ex-Yougoslavie… L’arrivée du président américain
Bill Clinton, prêt à être citoyen d’honneur de la ville et
parrain de la municipalité, va bouleverser les habitudes de
ce petit monde. Husnija a alors sept jours pour faire le ménage
dans sa circonscription, sous la surveillance d’observateurs
internationaux...
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Le film oscarisé de Danis Tanovic No
Man’s Land (Nicija zemlja, 2001) interpella le
public européen et américain sur la guerre de Bosnie (1992-1995),
la passivité internationale, l’antagonisme entre Serbes
et Musulmans (1) et l’impuissance des Casques
bleus. Coproduit par l’Autriche, la Turquie, la Bosnie et
la France, Au feu !,
qui reçut de multiples accessits en 2003 et au début de
cette année, évoque cette fois-ci les séquelles du conflit
pendant une période correspondant approximativement au deuxième
mandat Clinton (1996-2000).
De l’aveu même du réalisateur Pjer Zalica, la venue
de Bill Clinton dans le film, élément primordial dans le
déroulement de l’histoire, n’est pas qu’une référence à
la véritable venue en Bosnie de l’ancien président américain,
en 1997. Clinton personnifia pendant longtemps l’espoir
pour beaucoup de Bosniaques que la première puissance mondiale
trouve une solution pacifique ou militaire au conflit. Symbole
d’un pays qui utilise le droit d’ingérence quand ça lui
chante, Clinton est une parabole parmi d’autres. Les pompiers,
par exemple, par leur fonction, renvoient à la haine, attisée
comme le feu, qu’il faut « éteindre » pour obtenir
la paix. D’ailleurs, réalité historique et fiction allégorique
se confondent, puisque d’après Zalica la mission première
des pompiers d’ex-Yougoslavie, après la guerre, était d’empêcher
que l’on mette le feu aux nouvelles frontières !
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