Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Le film est partagé entre deux mouvements contradictoires, celui d’une narration classique avec ses personnages traversés de récits de vie à la fois pathétiques et romanesques, chronique de vie, et une vibration musicale plus aléatoire, aux chemins de traverses imagées, fragments d’éclats lumineux, de sensations visuelles gratuites et enfantines. Ce qui traverse le film est cette naïveté, presque violente tant sa candeur touche, en l’utopie d’un regard neuf, d’une nouvelle génération qui crée de la beauté là où l’adulte ne perçoit que le passé douloureux d’une impossible réconciliation. Le cinéaste octroie à la caméra cette vertu fondamentale de poétique du regard.

Camera de bois

Même si l’enfant s’en empare presque instinctivement lorsqu’un incendie se déclare au bidonville, assignant au cinéma le rôle de témoin impuissant qui vient toujours après, l’engagement du réalisateur pour le cinéma se situe du côté du romanesque, d’une recréation du monde, et du choc esthétique comme révélateur de la beauté. A la critique sociétale tout en finesse, portée par une certaine et nécessaire espérance politique, d’une nouvelle génération qui refuse de supporter l’amertume et les blessures des parents toujours enclins à la ségrégation, se réfléchit presque en miroir un parcours intimiste fait de divagation visuelle, au plaisir aléatoire du fragments de couleurs et d’éclats que l’enfant à la caméra capte tel un émerveillé du monde. Il y a un effet clip qui fonctionne, tablant sur l’éphémère du plaisir scopique et musical. Avec, à la périphérie et comme damné dès qu’il se saisit du revolver, Sipho, grand corps dégingandé au rire fêlé. Il serait la mauvaise conscience de tout un chacun, corps abusé, corps drogué, corps violé, corps africain qui rapp et blues dans les parkings glauques, veillée d’adolescents indiens où la caméra ne peut que buter sur leurs visages déjà flétris mais si beaux. Sipho rejoint tous les Tony Montana (Scarface) que la société libérale a créé et qu’elle exécute sous l’œil des caméras de télévision. L’obscénité politique du regard affleure dès lors pour Madiba : comment filmer le monde ?




Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




Africultures :
Dossier complet sur le film
afrik.com :
entretien avec le cinéaste lors du Festival de Paris
L’humanité :
témoignage d’une femme « coloured » vivant au Cap
Festival des 3 continents : Dossier sur l’histoire du cinéma Sud-Africain




Ntshaveheni Wa Luruli  est né le 28 août à Johannesburg en Afrique du Sud. Il entreprend des étude supérieures à l‘université sud-africaine de Witwatersrand puis à l‘université Columbia de New York où il apprend la mise en scène, entre autres dans la classe de Milos Forman. Il a été assistant- réalisateur Spike Lee sur deux longs-métrages, la biographie du célèbre et controversé leader noir américain Malcom X en 1992, et Jungle Fever en 1991  Il réalise  son premier long-métrage Chikin Biznis en 1998 qui obtint plusieurs prix dans divers festivals internationaux et The Woden Camera (La caméra de bois) en 2003. Son prochain long-métrage en cours de production s’intitule Salina’s People, c’est l’histoire tout en contradictions sur les rapports humains par le récit d’une nounou noire qui nourrit au sein enfants noirs comme blancs jusqu’à que ceux-ci deviennent les maîtres.




Titre :
Caméra de Bois
Réalisateur : Ntshavheni Wa Luruli
Scénario : Yves Buclet
Co-scénariste : Peter Speyer
Interprétation : J. Singo, I. Msimango, D. de Agrella, L. Petersen, N.Jara, J.P. Cassel...
Directeur de la photographie : Gordon Spooner
Montage : Kako Kelber
Musique : Phil Sawyer
Costume : Leigh Bishop
Producteur : Olivier Delahaye et Hervé Houdart
Coproducteurs : Ben Woolford, Richard Green
Production : Cies ODELION, Tall Stories, RG&A
Distribution : Eurozoom
Sortie nationale : le 28 juillet 2004
Infos : France, Afrique du Sud, Grande-Bretagne
Durée : 90min - 35mm – Couleur - V.O sous titré français