C’EST LA MER QUI PREND L’HOMME

Moby Dick de John Huston est un film culte. Un de ces films qu'il est difficile de ne pas avoir vu tellement il squatte les écrans de télévision, en particulier les jours fériés. Du coup, en se basant lui aussi sur le roman d’Hermann Melville, Philippe Ramos s'est lancé dans une aventure on ne peut plus risquée. La comparaison avec le film de Huston risquait de nuire au sien. Pourtant, à la vue de Capitaine Achab, le cinéaste français se sort avec talent d'un héritage lourd à porter.

Il faut dire que Capitaine Achab n'a pas grand chose à voir avec Moby Dick. Si ce n'est le roman de Melville comme base scénaristique, et le capitaine Achab comme personnage principal. Alors que le film de John Huston fait reposer sa grandeur sur des scènes spectaculaires saisissantes, celui de Philippe Ramos se concentre sur l'intimiste. Faute de moyens me direz-vous ? C'est sûr, mais pas seulement. Le jour où Philippe Ramos filmera le harponnage haletant et sanglant d'une baleine n'est pas arrivé. Tout simplement parce que cela ne l'intéresse pas. Ce qui se comprend d'ailleurs : à chaque réalisateur ses thématiques propres.