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Simon était quelqu’un
de très touchant, ne serait-ce que par son physique,
son visage, la façon de mettre son corps. Il positionnait
son corps d’une manière un peu déstructurée.
J’ai l’impression que le cinéma français utilise
surtout le regard des acteurs, alors que la position du corps
est très significative. Le jeu de Meryl Streep a beau
m’ennuyer, je la trouve merveilleuse dans quelques attitudes
: dans le mystère Silkwood, quand elle fume
une clope dans la véranda, ou comment elle se touche
les hanches dans sur la route de Madison : ces gestes
racontent des millions de choses... Simon était un
acteur physique, toujours en mouvement et avait parfois une
façon bizarre de jouer avec son corps. Des deux films
que j’ai faits avec lui, j’ai l’impression que cette façon
d’être est davantage exploitée dans Travelling
Avant que dans Désordres.
On nous oblige sans arrêt à aller dans des sentiers
battus. Simon se battait contre ça. Depardieu disait
" qu’être acteur, c’est une façon de
vivre "... Je me demande simplement comment il est
possible de garder intacte son innocence, sa naïveté.
Simon a peut-être senti disparaître son innocence.
Il tenait beaucoup à cette clef-de-voûte du métier
d’acteur. A mon avis, c’est un travail de toute une vie. Quand
on n’arrive plus à préserver cela, on s’arrête.
Je me suis toujours interrogée sur Isabelle Adjani
par exemple : pourquoi ne fait-elle plus rien aujourd’hui
? Quelque chose a dû se passer à un moment donné.
Même dans Camille Claudel et la Reine Margot,
elle arrive à m’ennuyer ! Peut-être aussi que
dans ces cas-là on ne sait plus créer le désir
chez l’autre (le public, les professionnels). Alors on est
en partie responsable. "
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1992 L’ombre d’un doute d’Aline
Issermann
1991 Les Arcandiers
de Manuel Sanchez
1990 L’Amour extrême
de Joaquim Leitao avec Laura Morante
1989 Après
après demain de Gérard Frot-Coutaz
1988 Loser takes
all de James Scott
1988 La Petite Voleuse
de Claude Miller
1987 Travelling Avant
de Jean-Charles Tacchella
1987 Les Innocents
d’André Téchiné
1986 Buisson ardent
de Laurent Perrin
1986 Désordre
d’Olivier Assayas
1986 37°2 le matin
de Jean-Jacques Beineix
1985 L’Effrontée
de Claude Miller
1984 La Vie de famille
de Jacques Doillon
1983 Lace de
Billy Halle
1983 Garçon
! de Claude Sautet
1982 Pauline à
la plage d’Eric Rohmer
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