On modifia le plan de
tournage et pendant plus d’une semaine on s’acharna à
récupérer la couleur de ses cheveux, on eut
bien du mal.
Mais je ne regrettais pas
de m’être battu pour garder Simon dans le film. Il fut
un Donald au-dessus de mes espérances.
A la sortie de Travelling
Avant, quand je vis que Nino-Thierry Frémont raflait
à juste titre divers prix d’interprétation (notamment
un César), alors que Simon, tout aussi remarquable,
ne recueillait qu’une aimable appréciation, je fus
outré et désolé pour lui. On oubliait
Simon tout autant qu’Ann-Gisel Glass ou Laurence Côte.
C’est toujours la même histoire : le public confond
l’acteur et le rôle qu’il interprète. Quand il
applaudit un comédien, il s’enthousiasme aussi et d’abord
pour le personnage qu’il incarne. De cette grande injustice
peut sortir un bonheur ou un malheur.
A l’enterrement de Simon,
nous n’étions que deux cinéastes : Manuel Sanchez
et moi. Mais Thierry Frémont était là
aussi. Avec Gigi, à nous quatre, on refaisait une partie
de l’équipe de Travelling Avant. Et nous ne
pouvions nous empêcher de penser à deux scènes
du film. Celle où Barbara a tenté de se tuer.
Et une autre, qui la précède et où j’avais
fait dire à Nino : " Pourquoi, à
votre avis, tant d’acteurs, de cinéastes, se suicident
? ". Et il citait six exemples de suicides,
notamment celui de Pierre Batcheff, qui s’était donné
la mort en 1932, à 31 ans. Presque au même âge
que Simon, presque la même trajectoire.
Pourtant, c’est à
un autre acteur que je veux associer Simon dans mon souvenir.
Un acteur avec lequel j’aurais aimé tourner : Patrick
Dewaere (je lui ai quand même écrit un rôle,
à ses débuts, dans une histoire, vive la
vie, que je n’ai pas réalisée.). Simon et
Patrick : leur fragilité multipliait leur talent. Mais
cette fragilité-là, si sublime, est souvent
difficile à vivre.
Je le dis bien haut : Simon
de la Brosse était un grand.
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1992 L’ombre d’un doute d’Aline
Issermann
1991 Les Arcandiers
de Manuel Sanchez
1990 L’Amour extrême
de Joaquim Leitao avec Laura Morante
1989 Après
après demain de Gérard Frot-Coutaz
1988 Loser takes
all de James Scott
1988 La Petite Voleuse
de Claude Miller
1987 Travelling Avant
de Jean-Charles Tacchella
1987 Les Innocents
d’André Téchiné
1986 Buisson ardent
de Laurent Perrin
1986 Désordre
d’Olivier Assayas
1986 37°2 le matin
de Jean-Jacques Beineix
1985 L’Effrontée
de Claude Miller
1984 La Vie de famille
de Jacques Doillon
1983 Lace de
Billy Halle
1983 Garçon
! de Claude Sautet
1982 Pauline à
la plage d’Eric Rohmer
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