Mais tout s’effondre… dans
la nuit du 4 au 5 août 1962. Elle meurt à la
suite d’un cocktail mortel d’alcool et de médicaments.
A 36 ans. Totalement nue, un téléphone encore
serré dans sa main. Lors de cette nuit, tant " fantasmée ",
elle cherchera du réconfort auprès de plusieurs
de ses amis de la Jet Set, mais aucun ne daignera se déplacer.
Ce n’est que 5 heures après sa mort que la police sera
contactée. Ecrivant le script de ce film unique qu’est
The Misfits, et observant celle qui vivait à
ses cotés, Miller dira plus tard : " Sa
douleur même exprimait la vie et la lutte contre l’ange
de la mort. Elle était un reproche vivant pour les
indifférents ".
Dans le nouveau montage
de 38 minutes de son dernier film inachevé Something's
got to give (récemment restauré), Marilyn
n’est plus que l’ombre d’elle même. Elle parle au ralenti,
semble complètement perdue et passe de décor
en décor comme un fantôme égarée,
définitivement éloignée de tout monde
humain. Ses yeux se ferment déjà…
Marilyn Monroe aura incarné
tous les espoirs et les craintes d’une humanité souffrante.
La beauté, la gloire, la lumière et la solitude,
le désespoir et la mort. Peu importent alors les théories
improbables de cette nuit d’août, puisqu'elle n’est
plus. Un jour peut-être, dans plusieurs décennies
ou plusieurs siècles, son mythe disparaîtra.
Dans ces années éloignées,
il suffira de revoir les scènes finales de Bus stop
où, derrière un maquillage blafard (une idée
de Milton Green), son visage photographié face à
un objectif en cinémascope et technicolor laissera
entr’apercevoir, derrière le bleu larmoyant de ses
yeux, un avant-goût d’absolu. Il suffira de guetter
ses inflexions, ses regards, ses sourires et les mouvements
de son corps superbe dans la scène de l’arbre devant
lequel elle se met à danser dans les Misfits…
Dans ces brefs instants
éternellement inscrits sur pellicule (et maintenant
en transfert lumineux sur DVD) il nous restera à jamais
la grâce céleste, la splendeur tragique d’un
petit être qui aura été, aux dépens
de sa courte existence, l’ultime et fragile incarnation du
septième art.
Un ange égaré
sur Terre.
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1962 Something's got to give de
George Cukor avec Dean Martin
1960 Les Désaxés
/ The Misfits de John Huston avec Clark Gable
1960 Le Milliardaire
de George Cukor avec Yves Montand
1959 Certains l'aiment
chaud de Billy Wilder avec Tony Curtis
1957 Le Prince et
la danseuse de Laurence Olivier
1956 Arrêt
d'autobus / Bus Stop de Joshua Logan avec
Don Murray
1955 Sept ans de
réflexion de Billy Wilder avec Tom
Ewell
1954 La Rivière
sans retour d'Otto Preminger avec Robert Mitchum
1954 Les Hommes préfèrent
les blondes d'Howard Hawks
1954 La Joyeuse Parade
de Walter Lang
1953 Comment épouser
un millionnaire de Jean Negulesco
1953 Niagara
d'Henry Hathaway avec Joseph Cotten
1952 Chérie
je me sens rajeunir d'Howard Hawks avec Cary
Grant
1952 Le Démon
s'éveille la nuit de Fritz Lang avec
Barbara Stanwyck
1952 Cinq Mariages
a l'essai d'Edmund Goulding avec Ginger Rogers
1952 Troublez-moi
ce soir de Roy Ward Baker avec Richard Widmark
1952 La Sarabande
des pantins d'Henry Hathaway, Howard Hawks
1951 Home town story
d'Arthur Pierson avec Jeffrey Lynn, Donald Crisp
1951 Trop vieux mon
vieux d'Harmon Jones avec Monty Woolley
1951 Love Nest de
Joseph M. Newman avec June Haver, William Lundigan
1951 Chéri,
divorçons de Richard Sale avec Claudette
Colbert
1950 Quand la ville
dortde John Huston avec Sterling Hayden, Jean
Hagen
1950 The Fireball
de Tay Garnett avec Mickey Rooney, Pat O'Brien
1950 Eve de Joseph
L. Mankiewicz avec Bette Davis, Anne Baxter
1949 La Peche au
trésor de David Miller avec Harpo Marx,
Chico Marx
1948 Scudda Hoo !
Scudda Hay ! de F. Hugh Herbert avec June
Haver
1948 Les Reines du
Music-hall de Phil Karlson avec Adele Jergens
1947 Dangerous Years
d'Arthur Pierson avec Billy Halop, Jerome Cowan
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