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Marylin Monroe (c) D.R.
Joshua Logan : " Quelle actrice ! J’ai essayé de beaucoup l’aider, de la soutenir, parce qu’elle en a besoin ; elle a toujours peur de mal faire et elle ne se laisse pas facilement aller : il faut continuellement l’encourager, ne jamais la maltraiter. " Il rajoutera : " Je n’ai pas peur de dire que c’est une actrice aussi présente sur un écran que Greta Garbo et aussi bonne comédienne que Charlie Chaplin. (…) Comme Charlot, elle sait jouer à la fois gaie et triste, gai triste, vous comprenez : un humour mélancolique et une mélancolie humoristique ; elle est toujours à la limite. "

Après ce film dont la magie est intacte, même après 40 ans, Monroe place la barre très haut avec The prince and the showgirl (1957). Acteurs de composition et très gros budget. Le tournage est un cauchemar, le film est exécrable. Pourtant (on ne sait comment) mais elle parvient, malgré le statisme épouvantable de la mise en scène d'Olivier et son perpétuel mépris, à insuffler à son personnage médiocre une fraîcheur, une intelligence.

Après les douleurs infernales du tournage de ce film, et malgré le plus gros succès commercial de sa carrière : le magique Some like it hot (1959) dans lequel elle irradie d’une lumière aveuglante, rien ne va plus. Elle rempile en danseuse-chanteuse dans le très moyen Let's make love (1960). De nouveau, un film pour le système. Elle n’a plus l’âge pour le rôle, et elle vieillit bien trop vite. Son mariage s’effrite. Puis arrive comme par miracle : The misfits en 1961. Probablement l’un des films les plus vibrants et les plus troublants de l’histoire du cinéma.

  The Misfits (c) D.R.
Marilyn n’aime pas les parallèles entre son rôle et son propre passé, mais c’est le rôle de sa vie. Le film est funèbre et splendide. Il s’agit d’une ode à Marilyn. Elle y est bouleversante et y déploie le talent d’une immense tragédienne. A la sortie, le film de John Huston est un désastre total. Trente ans plus tard, le très vieux cinéaste dira simplement, de manière résignée : " Il y a eu un sentiment de malheur dans toute cette expérience ". Miller, dont le script était un cadeau, rentre chez lui seul et Clark Gable (dont c’est probablement la plus magnifique performance) meurt juste après. Arthur Miller écrira : " J’avais écrit ce film pour que Marilyn se sente bien. Et finalement il l’a anéantie ". Ce sera son dernier film achevé.

La dernière année de sa vie est la plus douloureuse, la plus intolérable. Se rapporter à l’effrayant et remarquable documentaire The last days de Patty Ivins. Sous l’effet de l’alcool et des barbituriques, Marilyn est incapable d’être professionnelle sur le tournage du médiocre Something's got to give (1962). Les retards s’accumulant et les dettes de la Fox augmentant avec Cleopatra, Marilyn Monroe est renvoyée. Dès lors, elle entame un combat de la dernière chance. Sa carrière bat de l’aile pour la première fois et elle se précipite dans un bras de fer avec la Fox pour reprendre le tournage. Avec une incroyable acuité médiatique, elle pose pour de jeunes et nouveaux photographes (touchante série de photos de G. Barris) et enchaîne les interviews pour le magazine " Life " entre autres. Et c’est gagné. La Fox ne peut se passer de Marilyn. Le 28 juin 1962, Monroe décroche et signe un nouveau contrat avec les employeurs qui venaient de la licencier sans ménagement quelques semaines auparavant.

Marylin Monroe (c) D.R.
Cependant, compromise avec des membres trop puissants et trop élevés de la " Jet Set ", elle perd pied psychologiquement et physiquement. Elle se voit détruite, abusée par des hommes qui se la passent de main en main comme un vulgaire morceau de viande. Président, frère de Président, chanteur de Las Vegas, patron de la mafia… Elle est même monstrueusement abusée et humiliée sexuellement dans une orgie (fin juillet 62), droguée au Cal Neva Lodge. Résidence dans laquelle les stars d’Hollywood et les pontes de la mafia se retrouvent. Elle en sort comateuse et terrifiée.

Les derniers jours avant sa mort, elle parvient, dans un sursaut de lucidité inespéré, à renvoyer tous les parasites de son entourage qui l’étouffent : Paula Strasberg, Patricia Newcomb, Ralph Greenson. Respectivement son coach, son attaché de presse et surtout son psychiatre.