Il y avait ce jour-là
comme un air de Woody Allen : prenez un comédien
séduisant, à la filmographie bien remplie, une
fin de matinée de novembre, parisienne et pluvieuse,
et un coin chic et discret non loin de la place de la Concorde...
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LA COMEDIE EN
PENTE DOUCE
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Le héros de
Novo, la nouvelle comédie du réalisateur
Jean-Pierre Limosin, était à Paris le temps
d’une journée pour parler de son film dont l’esprit
et le ton de la Nouvelle Vague sont visiblement indéniables.
" C’était un scénario très
spécial par rapport à tout ce que j’avais lu
avant. Il y avait donc trois défis dans ce film finalement :
tourner en français, en France, un personnage aussi
compliqué, aussi riche. Mais c’est le genre de ciné
où j’aime aller, le genre de films non commerciaux
et plus personnels comme le cinéma de Jean-Pierre Limosin
qui est différent de tout ", explique
Noriega.
Le personnage de Graham / Pablo, interprété
par Eduardo Noriega, amnésique toutes les dix minutes,
se retrouve confronté à des situations insolites,
voire comiques. Un genre que ne semble pas dédaigner
le comédien espagnol qui avait déjà joué
dans le registre de la comédie (Cha Cha Cha,
réalisé en 1997 par Antonio del Real) : " Oui,
bien sûr, j’aimerais faire plus de comédies.
Je pense que Cha Cha Cha, c’est déjà
un genre de comédie à part. J’aime beaucoup
la comédie, mais c’est difficile de trouver un très
bon scénario ".
UN PASO MAS…
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Il est vrai que depuis
les premiers films d’Alejandro Amenabar (La Thèse,
Ouvre les yeux), l’univers cinématographique
où Eduardo Noriega a évolué était
jusqu’à présent assez sombre : un séduisant
psychopathe dans La Thèse, un fils à
papa, manipulé et défiguré dans Ouvre
les yeux, un cocaïnomane dans Vies brûlées
du brésilien Marcelo Pineyro (1999), un vilain gardien
d’orphelinat pendant la guerre civile espagnole dans L’Echine
du Diable de Guillermo del Toro, réalisateur également
prisé par Hollywood (Blade II)…
" J’ai eu de la chance aussi. Chaque fois que
je choisis un personnage, j’essaye qu’il soit vraiment comme
un pas de plus dans mon approche du métier d’acteur.
C’est difficile. Je crois que le personnage qui m’a le plus
marqué est celui de Vies brûlées,
aussi pour la manière de travailler de Marcelo Pineyro
et des acteurs comme Leonard Sbaraglio (que l’on retrouve
très prochainement dans Intacto). J’ai eu aussi
de bonnes relations avec Guillermo del Toro par exemple et
bien sûr, Amenabar a été aussi très
important pour moi ".
Venu à Paris en avril dernier à l’occasion
du festival de Paris, lors de l’avant-première de L’Echine
du diable, Noriega avait souligné l’importance
du " bad guy " au cinéma et l’attrait
inconscient du public pour ce personnage si noir et finalement
très humain : " Le salaud représente
aux yeux du public l'interdit. D'où son attraction
inévitable. C'est pour cela que j'aime interpréter
ce genre de personnage, c'est un jeu de séduction privilégié
qui s'établit entre l'acteur et son public. "
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