SUR
LA COMPOSITION DU PERSONNAGE DE NOVO
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Nouveau virage pour
Noriega avec Novo, dont le ton est résolument
léger et fantaisiste. Le personnage de Graham dans
Novo est à bien des égards proche de
celui d’un enfant et l’approche du comédien vis-à-vis
de son personnage a été la suivante : " J’ai
travaillé sur moi-même. J’ai commencé
à travailler sur la langue, une autre manière
de parler, de s’exprimer ; puis sur le corps qui se meut
d’une autre façon. Le regard, également, qui
est celui d’un enfant. J’ai essayé de travailler le
regard de l’innocence d’un enfant, qui voit tout pour la première
fois, et qui est prêt à tout, sans la peur du
danger, sans la crainte des barrières culturelles ou
sociales. C’est surtout sur cela que j’ai commencé
à travailler. J’ai travaillé avec un médecin,
avec un neurologue qui m’ont aidé à comprendre
la maladie de mon personnage. Mais bien que je n’ai pas travaillé
avec les enfants quand j’ai préparé le film,
j’ai été sensible pendant le tournage à
l’enfant que représente Graham. Par exemple, si je
voyais un enfant dans le coin, je ne regardais pas l’enfant
mais bien Graham dans l’enfant. Car concrètement, je
ne pouvais pas jouer un enfant à vingt-huit ans. "
Autre défi avec Novo, pour le comédien
qui s’avoue volontiers pudique : jouer nu face à
la caméra : " La nudité même,
pour moi, c’est difficile. Dans la vie normale aussi, je suis
pudique. Au cinéma, devant une équipe, ce n’est
pas facile non plus d’être nu, mais parfois tu es très
habillé et tu ressens de la pudeur parce que tu sens
que tu es entrain de raconter quelque chose de très
intime, de privé que tu ne dois pas raconter. De même
pour les scènes de sexe qui ont lieu dans le film.
Le sexe, tu le ressens comme quelque chose de privé,
comme pour donner quelque chose d’autre de toi. Mais bon,
cela fait partie du métier d’acteur, non ? Par
exemple dans le cas de la scène finale de la plage,
je n’avais pas le sentiment que Graham était nu, pour
moi non, il n’avait plus de sentiments qui l’habillaient car
c’est le moment où Graham/Pablo retrouve son identité,
je l’ai donc vu d’une autre manière. "
PREMIERE PATERNITE CINEMATOGRAPHIQUE
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Dans Novo,
c’est la première fois au cinéma qu’Eduardo
Noriega endosse le rôle de père et notre remarque
semble l’avoir visiblement amusé : " Pendant
les répétitions, j’étais très
énervé car je voulais vraiment connaître
le garçon qui allait jouer mon fils, histoire de bien
le connaître avant le tournage proprement dit. Au
bout du compte, je suis très content de notre complicité.
Dès le début, nous nous sommes parfaitement
entendus. Il était d’origine espagnole et son grand-père
était même de Santander, là où
je suis né ! Une pure coïncidence mais bon,
pendant la scène de la plage nous avons trouvé
autre chose qui pouvait donner une vérité entre
ces deux personnages. Une vérité basée
sur un jeu de bruits, de baisers, d’odeurs. Nous avons particulièrement
travaillé avec l’odeur. Mais nous nous sommes vraiment
bien entendus. C’est un gamin très intelligent, très
vif. Mais la première fois que j’ai vu une photo de
lui, je me suis dit : Mais il est très âgé
par rapport à moi ! " On sent dans
le récit de cette préparation au rôle,
dans son jeu avec le gamin que Noriega aime par-dessus tout
dans son travail l’étape de la préparation,
riche en improvisations et en expérimentations :
" Pour chaque film il y a un processus merveilleux
de préparation, un moment de liberté, où
je peux me tromper, où je n’ai pas la pression du résultat,
c’est un moment privé. Et comme je l’ai dit avant,
tout me touche pendant la préparation ".
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