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SUR LA COMPOSITION DU PERSONNAGE DE NOVO

  Eduardo Noriega (c) D.R.

Nouveau virage pour Noriega avec Novo, dont le ton est résolument léger et fantaisiste. Le personnage de Graham dans Novo est à bien des égards proche de celui d’un enfant et l’approche du comédien vis-à-vis de son personnage a été la suivante : " J’ai travaillé sur moi-même. J’ai commencé à travailler sur la langue, une autre manière de parler, de s’exprimer ; puis sur le corps qui se meut d’une autre façon. Le regard, également, qui est celui d’un enfant. J’ai essayé de travailler le regard de l’innocence d’un enfant, qui voit tout pour la première fois, et qui est prêt à tout, sans la peur du danger, sans la crainte des barrières culturelles ou sociales. C’est surtout sur cela que j’ai commencé à travailler. J’ai travaillé avec un médecin, avec un neurologue qui m’ont aidé à comprendre la maladie de mon personnage. Mais bien que je n’ai pas travaillé avec les enfants quand j’ai préparé le film, j’ai été sensible pendant le tournage à l’enfant que représente Graham. Par exemple, si je voyais un enfant dans le coin, je ne regardais pas l’enfant mais bien Graham dans l’enfant. Car concrètement, je ne pouvais pas jouer un enfant à vingt-huit ans. "

Autre défi avec Novo, pour le comédien qui s’avoue volontiers pudique : jouer nu face à la caméra : " La nudité même, pour moi, c’est difficile. Dans la vie normale aussi, je suis pudique. Au cinéma, devant une équipe, ce n’est pas facile non plus d’être nu, mais parfois tu es très habillé et tu ressens de la pudeur parce que tu sens que tu es entrain de raconter quelque chose de très intime, de privé que tu ne dois pas raconter. De même pour les scènes de sexe qui ont lieu dans le film. Le sexe, tu le ressens comme quelque chose de privé, comme pour donner quelque chose d’autre de toi. Mais bon, cela fait partie du métier d’acteur, non ? Par exemple dans le cas de la scène finale de la plage, je n’avais pas le sentiment que Graham était nu, pour moi non, il n’avait plus de sentiments qui l’habillaient car c’est le moment où Graham/Pablo retrouve son identité, je l’ai donc vu d’une autre manière. "


PREMIERE PATERNITE CINEMATOGRAPHIQUE


L'Echine du Diable (c) D.R.

Dans Novo, c’est la première fois au cinéma qu’Eduardo Noriega endosse le rôle de père et notre remarque semble l’avoir visiblement amusé : " Pendant les répétitions, j’étais très énervé car je voulais vraiment connaître le garçon qui allait jouer mon fils, histoire de bien le connaître avant le tournage proprement dit. Au bout du compte, je suis très content de notre complicité. Dès le début, nous nous sommes parfaitement entendus. Il était d’origine espagnole et son grand-père était même de Santander, là où je suis né ! Une pure coïncidence mais bon, pendant la scène de la plage nous avons trouvé autre chose qui pouvait donner une vérité entre ces deux personnages. Une vérité basée sur un jeu de bruits, de baisers, d’odeurs. Nous avons particulièrement travaillé avec l’odeur. Mais nous nous sommes vraiment bien entendus. C’est un gamin très intelligent, très vif. Mais la première fois que j’ai vu une photo de lui, je me suis dit : Mais il est très âgé par rapport à moi ! " On sent dans le récit de cette préparation au rôle, dans son jeu avec le gamin que Noriega aime par-dessus tout dans son travail l’étape de la préparation, riche en improvisations et en expérimentations : " Pour chaque film il y a un processus merveilleux de préparation, un moment de liberté, où je peux me tromper, où je n’ai pas la pression du résultat, c’est un moment privé. Et comme je l’ai dit avant, tout me touche pendant la préparation ".