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Jean-François Lepetit (c) D.R. JEAN-FRANCOIS LEPETIT
Producteur


Par France-Marie LACAILLE


En ce premier jour du Festival du Film de Paris 1999, les producteurs sont à l’honneur. Le premier à ouvrir les rencontres entre public et professionnels du cinéma est Jean-François Lepetit, producteur de longs-métrages au sein de la société Flach Films. Il recevra d’ailleurs dans le cadre du festival le prix Marcel Dassault, distinction honorifique récompensant chaque année un producteur.



PARCOURS

  Trois Hommes et un couffin (c) D.R.
Passionné de cinéma, Jean-François Lepetit a, dès l’âge de 15 ans, utilisé tous les organes mis à sa disposition (ciné-club, caméra-club, journal de lycée) pour étancher sa soif de cinéma et faire partager sa passion. De fil en aiguille, il a dirigé une cinémathèque régionale, et a rejoint une société de production avant de créer la sienne.

Flach Films, qu’il dirige depuis une quinzaine d’années, compte aujourd’hui une dizaine de permanents et a produit de nombreux films parmi lesquels La vie de famille de Doillon, Trois hommes et un couffin de Coline Serreau, Le grand chemin de Jean-Loup Hubert, Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, Les caprices d’un fleuve de Bernard Giraudeau ou encore plus récemment Cœur Allumé d’Hector Babenco ou Romance de Catherine Breillat, tous deux présentés dans le cadre du Festival du film de Paris cette année (1999).


LE CHOIX DES PROJETS

Flach Films reçoit environ 300 à 400 projets de films par an, que ce soit sous la forme de scénario structuré ou de simples synopsis de quelques pages. Jean-François Lepetit lit directement les projets des célébrités. Les autres sont confiés à un comité de lecture et, si les fiches de lecture sont favorables, Lepetit se penche alors sur ces projets. Actuellement la majorité des sociétés de production appliquent ce système qui, même s’il est imparfait, a toutefois le mérite de donner sa chance à tous, même s’il est évident que le scénario d’un inconnu n’est pas appréhendé de la même façon que celui d’une célébrité.

Le Grand Chemin (c) D.R.
Le choix de produire ou non un film s’effectue ensuite selon plusieurs critères, et ce n’est pas forcément la perspective financière qui intéresse d’emblée Jean-François Lepetit. A titre d’exemple, il a refusé de produire Après le guerre de Jean-loup Hubert, au motif que le scénario ne lui plaisait pas, alors qu’il avait obtenu un grand succès commercial avec Le grand chemin du même Hubert, et pouvait par conséquent espérer rentrer dans ses frais. Donc la logique économique ne s’applique pas forcément.

Chez Flach Films, la priorité est donnée à l ‘envie de faire le film, que ce soit par coup de cœur pour le scénario, par envie de travailler avec un auteur… Ensuite, une fois que l’envie existe, il faut effectivement songer aux moyens de produire le film, donc se poser la question du financement et trouver les conditions matérielles et financières nécessaires au projet.

Pour Lepetit, la question de produire ou non un film se pose alors en d’autres termes : évaluer les pertes si le film marche très mal et si ses recettes annexes, provenant essentiellement de la vente de ses précédents films aux télévisions, peuvent lui permettre de combler le déficit ainsi évalué. Il a ainsi pu résister à certains échecs, notamment celui du film Le Brasier, qui fut un véritable four, grâce aux reventes en TV pour des rediffusions de certains grands succès comme Trois hommes et un couffin ou Le grand chemin.