Depuis la fin des années 80, le metteur en scène
new-yorkais est érigé en symbole d'une communauté
noire qu'il dépeint avec talent. Brillant, imprévisible,
un brin provocateur, indépendant ou rattaché
au système Hollywoodien selon les circonstances, il
a imposé son style, unique.
Spike Lee est né le 20 mars
1957 à Atlanta, en Géorgie. Mais, ne vous y
trompez pas, les racines du metteur en scène sont bien
new-yorkaises, et c'est à Big Apple qu'il a toujours
vécu. Lee baigne dès sont plus jeune âge
dans le milieu artistique. Son père, jazzman, composera
plusieurs des bandes originales de ses films. Très
doué, le jeune Lee, par ailleurs grand passionné
de sport (les références aux Knicks et aux Yankees,
les équipes de basket et de base-ball de la ville de
New York, ne manquent pas dans ses films), prend rapidement
la bonne habitude de filmer tout ce(ux) qui l'entoure(nt).
Caméra à la main, il part à la conquête
de Manhattan.
Diplômé de la Tisch School of the Arts de l'université
de New York, précoce parmi les précoces, il
se met rapidement en évidence. En 1983, Joe's Bes-Stuy
Barbershop : We Cut Heads reçoit le prix du meilleur
film étudiant. Quatre ans plus tard, Nola Darling
n'en fait qu'à sa tête, son premier long
métrage, ne passe pas inaperçu. Les qualificatifs
les plus élogieux sont alors employés pour saluer
le coup de maître de ce cinéaste déjà
à part. Spielberg lui proposera de travailler pour
lui. Sans suite
UNE PLACE A PART
Do the right thing révèle son talent au grand public.
Son œuvre, à la fois sombre et vivante, où les sentiments
de joie, de colère et de désespoir animent les habitants de
Brooklyn au cœur d’un été brûlant, devient un classique. Lee
deviendra un adepte des sujets sensibles, qu’il a le mérite
d’aborder sans détour. La communauté afro-américaine, sa grande
famille, y est dépeinte avec précision, défendue, voire même
glorifiée. Bien que félicité pour la qualité de son travail,
le réalisateur se trouve déjà plongé au cœur de la polémique.
Présenté comme un des agitateurs noirs les plus féroces, Spike
Lee réfute les accusations, dénonce les procès d’intentions
qui lui sont faits. Sans pour autant renier ses idées et abandonner
son combat : la défense du peuple noir. Les mauvaises
langues voient en ces prétendues provocations un moyen de
servir son business. Peu importe.